Groupon vend son milliardième coupon

© Charles Rex Arbogats/Reporters

La société Groupon, spécialisée dans l’achat groupé sur internet, annonce mardi avoir vendu un milliard de coupons. C’est en tirant profit de deux challenges, la crise économique et l’essor des réseaux sociaux, que la start-up a éclos en 2008 à Chicago. Des défis, elle en a rencontré beaucoup d’autres depuis.

Le milliardième coupon est un deal à 11 dollars qui donne droit à 20 dollars d’achats dans une pizzeria américaine. Tel est le principe: Groupon convainc un commerce d’offrir une réduction importante sur un produit ou un service. Le “deal” est alors proposé aux consommateurs qui peuvent en profiter si un nombre minimum de ventes est atteint.

Depuis son lancement, Groupon a fourni l’équivalent de 59 millions de parts de pizzas, 3,6 millions de voitures réparées, 59 millions d’ongles vernis, 1 million de kilomètres de sushis mis bout à bout ou encore 1,3 million de dents blanchies.

Groupon débarque en Belgique en 2010, lorsqu’il rachète l’Allemand Citydeal, basé sur son business model. Le succès est au rendez-vous, mais la société traînera aussi quelques casseroles. Commerçants submergés, clients mécontents, offres hasardeuses… Les plaintes se multiplient, entachant son image.

“Les problèmes sont liés au début de l’histoire de Groupon”, confirme Paul Choppin, responsable communication. “Après cinq ans d’activité en Europe, nous avons mis en place un accompagnement plus efficace.” Les consommateurs sont encadrés par un service clients et les commerçants bénéficient d’un suivi, assure-t-il.

Chez Test Achats, les plaintes contre Groupon pleuvaient, mais la situation s’est améliorée, confie-t-on. En 2015, 123 plaintes ont été reçues. “Depuis que nous avons pris ces dossiers en main, une personne de contact a été désignée chez Groupon afin de solutionner les problèmes.” Groupon aurait aussi modifié ses conditions générales.

Nouveau site, élargissement de l’offre vers le haut de gamme, des services aux partenaires étoffés… Groupon a clairement revu sa stratégie. Ce sont les offres gastronomiques qui remportent le plus de succès, avec depuis peu des menus de chefs étoilés.

Un changement de cap que certains lieront au départ du patron et cofondateur de la société Andrew Mason, en 2013, remercié après des résultats financiers médiocres. Après avoir connu une croissance de plus de 2.300% en 2010, la société entre en Bourse en 2011. Elle s’est ensuite habituée aux dégringolades.

L’an dernier, elle a décidé de supprimer 1.100 emplois (9% des salariés) et de se retirer de sept marchés (Thaïlande, Uruguay, Maroc…). L’Américaine a vu ses comptes passer dans le rouge au quatrième trimestre 2015, avec un perte nette de 46,5 millions de dollars. Sur l’ensemble de l’année, elle affiche toutefois un bénéfice net de 20,6 millions de dollars.

Mais le titre remonte quelque peu depuis que le géant chinois Alibaba est devenu, en février, le quatrième actionnaire de la société.

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