Google et ses mystérieux chantiers

© REUTERS

Deux chantiers aux Etats-Unis, à San Francisco et à Portland, sont attribués au géant informatique par la presse américaine: Google pourrait y construire des énormes datacenters flottants sur des barges mobiles.

Difficile de garder un secret avec des bâtiments aussi énormes. Google dirigerait en toute discrétion aux Etats-Unis des chantiers dans la baie de San Francisco et à Portland sur des barges, ou plateformes flottantes, sur lesquelles plusieurs étages de containers sont déjà visibles, rapportent divers médias américains.

Google a refusé de commenter à maintes reprises les rumeurs plus ou moins crédibles nées du mystère qui entoure ces projets. Mais le géant informatique risque d’être trahi, si on en croit l’hypothèse la plus sérieuse, par un brevet qu’il a lui-même déposé en 2009 pour un centre de données dit datacenter flottant.

Le premier chantier, hébergé sur l’île artificielle de Treasure Island dont la marine américaine est propriétaire, est hors d’accès du public et gardé par une société de sécurité privée, souligne le site high-tech américain CNet, à l’origine de la découverte via une enquête détaillée démontrant le possible lien avec Google.

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Les photos montrent une embarcation massive de plus de 75 mètres de long sur près de 22 mètres de large. Empilés sur cette plate-forme, quatre étages complets de containers, habituellement utilisés pour les transports maritimes ou routiers. Le second chantier, à Portland, reposerait sur une barge “jumelle” en tous points.

Nom en écriture binaire et clin d’oeil à Wall-E

Le brevet de Google, déposé initialement en février 2007, décrivait une structure inédite qui pourrait expliquer ces travaux. L’intérêt d’avoir des centres de données en mer? En trois points: l’océan pour fournir refroidissement et électricité grâce au mouvement des vagues, l’absence de bien immobilier et donc de taxes foncières associées, la mobilité selon les besoins. Combinant 2000 processeurs d’après le texte d’origine, la plate-forme devait ainsi être positionnée à moins de 10 kilomètres du rivage dans des eaux profondes d’au moins 50 mètres. Des experts de cette technologie précisent par ailleurs que Google utilise déjà de l’eau de mer pour refroidir un datacenter en Finlande, à Hamina.

Plus intriguant encore, des détails vus par la presse locale rappellent fortement la culture geek de Google. Ainsi, le propriétaire de ces constructions maritimes s’appelle “By and Large LLC”, un homonyme de “Buy N Large”, l’entreprise tentaculaire qui dirige le monde futur dans Wall-E, le robot vedette du film d’animation de Pixar. La société possèderait même quatre barges, nommées BAL0001 (à San Francisco), BAL0010, BAL0011 (à Portland) et BAL0100. C’est le deuxième détail qui tue: ces numéros sont l’écriture binaire informatique des chiffres un, deux, trois et quatre.

Datacenter ou barge Google Store mobile ?

Reste qu’en dehors de la piste probable du datacenter flottant, les spéculations vont bon train sur l’usage possible de tels volumes. Pourquoi pas la vente? C’est une autre hypothèse avancée par un média local, KPIX 5 du réseau CBS: un centre marketing arrimé en ville, sur le principe des Apple Store concurrents, afin de promouvoir le projet de lunettes intelligentes Google Glass.

Sauf que Google aurait oublié de prévoir un détail important: le groupe n’a aucun permis d’arrimage en front de mer, pour une ouverture au public qui était visiblement prévue près de Fort Mason, en plein coeur de San Francisco. Pire encore, stationner dans la durée une telle embarcation est interdit par la loi américaine. Et depuis quelques jours, des témoins rapportent que ce chantier semble à l’arrêt, comme si les plans secrets de Google… étaient tombés à l’eau.

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Christophe Josset

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