Des plates-formes pétrolières métamorphosées en oasis écologiques (en images)
Il existerait plus de 15.000 plates-formes pétrolières dans le monde. Celles-ci sont utilisées pendant un temps, et puis elles finissent souvent par être abandonnées, soit parce qu’il n’y a plus de ressources disponibles, soit parce qu’elles ne s’avèrent plus assez rentables. Ces tonnes d’acier et de béton sont alors démantelées, moyennant des coûts considérables, ou enfouies dans les fonds marins. Quatre designers chinois ont décidé qu’un autre sort pouvait leur être réservé. Ensemble, Qin Zhengyu, Ma Yidong, Jiang Zhe et Zhu Zhonghui ont imaginé cette réhabilitation à visée écologique.
Noah Oasis, c’est le nom de ce projet. Un nom qui reflète parfaitement l’ambition des quatre designers de créer une véritable Arche de Noé marine. Les plates-formes pétrolières pourraient ainsi servir au développement de tout un écosystème. Ce concept, d’autres l’ont déjà expérimenté avec succès. Par exemple, aux États-Unis, on jette (après les avoir débarrassés de toute substance potentiellement nocive) de vieux wagons du métro new-yorkais dans la mer. Que les écologistes en herbe se rassurent, ils ne sont pas destinés à tuer les poissons, mais au contraire à leur offrir un abri, et une source de nourriture. Ces épaves favoriseraient même le retour de certaines espèces ayant déserté les fonds marins.
Pour créer ce havre de paix écologique, deux zones seront définies. D’abord, celle en surface, qui sera peuplée d’espèces végétales. Quant à la zone immergée, à savoir les fondations de la plate-forme, elle servirait à héberger des colonies de coraux. Ces derniers devraient attirer toute une variété d’espèces de poissons. Et pour que l’on puisse véritablement parler d’Arche, il faut noter qu’un autre atout indéniable de l’oasis flottant, c’est qu’il sera étudié pour résister à une marée noire.
Tout autour de la structure, des flotteurs permettront d’aspirer toutes les substances nocives aux espèces marines, comme le pétrole ou les plastiques. Ces résidus seront acheminés via des tuyaux sous-marins vers un réacteur central qui se chargera de les traiter, et même mieux, de les transformer en fertilisants. Ces derniers seront ensuite utilisés sur le corail pour aider à son développement. Pour les plastiques qui ne sont pas réutilisables via ce système, il existe une autre alternative tout aussi innovante. Ils deviendront en effet un matériel de construction grâce à l’impression 3D, et aideront les plantes à grandir en surface.
En plus de ravir Némo, le projet devrait aussi profiter aux humains. Il pourrait servir d’espace culturel dédié à la découverte de tout un écosystème, ou encore de centre pour la recherche scientifique. Pour le moment, on est encore loin du compte. Le Noah Oasis n’a été en effet récompensé que pour son aspect esthétique, grâce à sa nomination en début d’année dans une compétition organisée par un magazine non pas scientifique, mais bel et bien spécialisé dans l’architecture.
Vous avez repéré une erreur ou disposez de plus d’infos? Signalez-le ici