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‘Comment la révolution numérique va démolir les barrières linguistiques’
Avant, lorsque nous voyagions à l’étranger, les plus courageux d’entre nous se munissaient d’un petit dictionnaire de poche pour tenter de traduire les phrases les plus simples ou les mots les plus courants… Demain, ce sera bien différent.
Cela prenait parfois quelques minutes pour feuilleter fébrilement ce dictionnaire avant de trouver la juste expression ou le mot en question. Aujourd’hui, avec votre smartphone, c’est déjà nettement plus rapide: vous tapez la phrase dans Google Translate et vous avez une traduction plus ou moins valable dans 90 langues différentes. Mais cela reste encore très amateur et ne vous permet pas d’entamer une véritable conversation avec votre interlocuteur étranger. C’est plus un outil de dépannage qu’autre chose.
Par contre demain, d’ici quelques années à peine, vous pourrez, grâce à la révolution numérique, converser en direct avec n’importe quel citoyen du monde ou traduire en direct n’importe quel texte rédigé dans une autre langue. Il n’y aura plus de barrière linguistique. D’ici dix ans, des experts, comme l’américain Alec Ross (1), estiment que nous disposerons d’une petite oreillette qui nous soufflera à l’oreille ce qui est dit par la personne étrangère face à nous et cela, non seulement dans notre langue maternelle, mais en quasi instantané. La différence de temps sera réduite à la vitesse du son !
Mieux encore, la voix que vous entendrez ne sera pas une voix métallique d’ordinateur – un peu comme celle de Siri, l’assistant oral présent dans les iPhone -, non, la voix que vous entendrez sera très proche de celle de votre interlocuteur grâce, là encore, aux progrès de la bioacoustique.
Et comme si cela ne suffisait pas, les travaux actuels des experts de la Silicon Valley, mais également ceux de l’armée américaine et israélienne, nous permettront de travailler non pas sur deux langues, comme c’est souvent le cas maintenant, mais sur plusieurs langues simultanément.
Si la mondialisation a automatisé le travail manuel, la révolution numérique, elle, va automatiser de plus en plus le travail intellectuel
Tout cela va évidemment accélérer le commerce mondial, car la barrière linguistique va sauter. L’anglais ne sera plus nécessaire et perdra donc sa valeur de latin des temps modernes. La tour de Babel ne sera plus un simple récit biblique, mais bien la réalité demain.
Mais comme je le dis souvent, cette révolution a un prix. Pour le consommateur, c’est une nouveauté qu’il va adopter immédiatement. Par contre, pour ceux dont c’est le métier, traducteurs et interprètes, ce sera le risque de tomber au chômage. Car il faut bien garder à l’esprit que si la mondialisation a automatisé le travail manuel, la révolution numérique, elle, va automatiser de plus en plus le travail intellectuel. Surtout que les logiciels de traduction de demain seront également capables de s’autocorriger en tenant compte de toutes les remarques faites en direct par les utilisateurs. La traduction va donc s’améliorer au fil du temps jusqu’à devenir presque parfaite.
Comme tout ce chambardement est prévu pour 2025, au plus tard, les interprètes et traducteurs ont quelques années pour s’y préparer et agir…
(1)Alec Ross, the industries of the Future, Simon & Schuster.
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