Bruxelles-Paris en voiture électrique: facile en Tesla, faisable avec d’autres marques à condition de s’organiser

La station de Ruisbroeck © RVA
Robert Van Apeldoorn
Robert Van Apeldoorn Journaliste Trends-Tendances

Aller de Bruxelles à Paris en voiture électrique? C’est facile avec Tesla, faisable avec d’autres marques, à condition de bien s’organiser, car les bornes sont variables en nombre et aussi en qualité.

Les voitures électriques lancées ces derniers temps tendent à proposer des autonomies de plus en plus élevées, de 300 km, 400 km et davantage, ce qui devrait effacer l’unes des préventions les plus importantes contre ce type de motorisation, la difficulté à rouler sur de longs trajets.

La condition est de disposer de suffisamment de bornes rapides le long des routes pour aller loin sans perdre trop de temps à recharger. Une borne rapide (1) permet de charger une auto de 20% à 80% de sa capacité en une demi-heure, voire moins. Surtout que l’autoroute tend à consommer plus rapidement une batterie. Une auto qui annonce 400 km d’autonomie standard (WLTP) peut difficilement arriver à 300 km sur autoroute.

Tesla majoritaire

Nous avons voulu vérifier si l’axe Bruxelles-Paris était suffisamment équipé. La réponse est plutôt positive. Il compte plus de 60 points de charge répartis sur 12 sites (voir tableau). C’est un bon début. Toutefois, la majorité de ces points de charge appartient à Tesla, 39 au total, sur 3 sites (Nivelles, Rouvignies/Valencienne, Senlis), accessibles aux seules auto de la marque, mais ça devrait changer.

La quêtes des stations multibornes

L’équipement devrait s’améliorer rapidement, à mesure que le parc électrique va s’étendre. De préférence avec des sites comptant plusieurs bornes, ce qui n’est pas le cas partout. Cela garantit la recharge dans de bonnes conditions : si une borne est occupée (ou en panne, ça arrive), d’autres sont disponibles, on ne perd pas de temps. Tesla, Ionity ou TotalEnergies proposent ce type d’infrastructure sur ce trajet. Mais beaucoup de sites n’y comptent encore qu’une seule borne, comme Resson Ouest, à une centaine de km de Paris, par exemple, ou à Nivelles (TotalEnergies).

Certains sites sont hors des autoroutes, ce qui est moins pratique. Tesla n’a souvent pu s’installer sur des aires d’autoroutes, sans doute en raison des concessions exclusives dont bénéficient les pétroliers concessionaires. Faute d’accord, il faut trouver une alternative près d’une sortie. Cela pourrait changer car le gouvernement français souhaite que toutes les stations d’autoroutes soient équipées, et pourrait se montrer plus large sur l’accès aux aires ; il propose même des aides.

Actuellement 50% des aires des autoroutes de l’Hexagone sont équipées de système de charge. Le gouvernement promet que d’ici la fin 2022 la totalité des aires comptera au moins une borne rapide.

Stations multibornes manquantes près de Paris

Il manque surtout un ou plusieurs sites multibornes proches de Paris pour les marques qui ne sont pas Tesla. Les opérateurs indiquent quasi tous leur volonté de multiplier les stations, sans être plus précis sur les localisations et la planning.

TotalEnergies, qui avait installé pas mal de bornes uniques, a annoncé un programme de multiplication des sites multibornes (notamment à Ruisbroek, en Belgique, au début de l’autoroute de Mons/Paris).

Et Ionity, un des nouveaux opérateurs de stations électriques à chargement rapide, vise les 400 stations en Europe, toutes multibornes. Parlant de l’autoroute Bruxelles-Paris, en particulier de la zone proche de la capitale française, Olivier Paturet, porte-parole d’Ionity France dit : “Nous étudions la couverture de cet axe stratégique.”

(1) Une borne rapide propose une vitesse de charge d’au moins 50 kW.

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