5G: Telenet ne s’inquiète pas d’un report des enchères, qu’il perçoit même positivement

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Telenet ne s’inquiète pas du report probable à 2019 voire même 2020 des enchères pour les fréquences 5G. L’opérateur télécom perçoit même légèrement positivement ce retard dans le processus, à en croire son administrateur délégué John Porter, interrogé jeudi en marge de la présentation des résultats financiers annuels de son entreprise.

Les enchères n’auront probablement plus lieu en 2019 à la suite de l’incapacité du gouvernement fédéral et des Régions à s’entendre sur une clé de répartition des revenus qui y seront liés. Elles ne pourraient être organisées qu’en 2020, retardant de la sorte le déploiement de la 5G à fin 2020, voire 2021.

Pour Telenet, il ne faut pas “céder à la panique” dans ce dossier mais plutôt rester réaliste. Les investissements liés à cette technologie sont déjà en cours et ne sont pas en relation avec les enchères pour les fréquences, insiste l’opérateur, auquel appartient la marque Base. Il n’y a en outre “peu voire aucun appareil compatible” sur le marché actuellement et peu de cas pratiques déployables pour le moment.

“Nous ne sentons pas une grande pression commerciale pour accélérer le mouvement. Nous pensons donc qu’il n’y a aucun problème à ce que les enchères aient lieu en 2020”, assure John Porter. “Il ne se passera pas grand chose avant cela. Il y a encore beaucoup à faire avant que la 5G ne s’industrialise”, estime-t-il.

L’entreprise doit ainsi bientôt se positionner sur l’équipement technique du réseau. “Nous sommes en train de nous y préparer mais la situation est devenue bien plus complexe”, d’après son patron, qui fait ici allusion au débat sur les équipementiers chinois. Des entreprises comme Huawei, active dans ce secteur, sont ainsi accusées par des puissances occidentales d’espionnage pour le régime chinois.

La question est donc de savoir s’il est encore indiqué de collaborer avec ces sociétés. John Porter se dit dans l’attente d’une position officielle des autorités belges et du Centre pour la Cybersécurité Belgique, qui a lancé une analyse sur la question, et plus particulièrement sur Huawei, au quatrième trimestre 2018 et qui n’a, jusqu’à présent, rien révélé de suspect.

Mais l’administrateur délégué souligne dans le même temps la véritable dépendance du secteur des télécoms en Europe à l’industrie chinoise. “Nous devons veiller à ne pas exclure la moitié du marché”, prévient-il. “La plupart des pièces sont si simples qu’il ne peut jamais y avoir un risque pour la sécurité.”

Aux yeux de l’administrateur délégué de Telenet, le retard dans le processus des enchères n’est en tous les cas pas vraiment problématique et peut même être “légèrement positif”. De la sorte, son entreprise “devra payer moins rapidement une lourde addition”, a-t-il reconnu.

En termes de finances, John Porter souhaite d’ailleurs que des entreprises télécom comme la sienne puissent tirer des fruits du nouveau réseau 5G. “Je crains une répétition de ce qui s’est passé avec la 4G, où nous avons énormément investi et où le revenu est allé à Google, Apple, Facebook et Netflix. Des milliards ont fui de l’industrie du mobile. Nous ne voulons pas que ça se répète et voulons un retour sur capital.”

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