Sachant qu’entre janvier 2010 et aujourd’hui, le cours de l’action Hermès a grimpé de 90 %, certains actionnaires familiaux ne seront-ils pas tentés de vendre leur part à l’homme le plus riche de France ?
Bernard Arnault en rêvait depuis des années. L’homme le plus riche de France, 7e fortune mondiale n’avait d’yeux que pour Hermès. Pourtant, Bernard Arnault n’a pas à se plaindre : il est le propriétaire du groupe LVMH, qui est tout simplement le 1er groupe mondial du luxe, avec des marques aussi connues que Vuitton, Moët & Chandon, Givenchy, Kenzo, Guerlain et Sephora. Mais voilà, on a beau être l’homme le plus riche de France, il y a toujours quelque chose qui vous manque. Ce qui manquait à Bernard Arnault était de mettre la main sur Hermès, l’une des dernières maisons indépendantes du luxe !
Soyons clairs, il n’y est pas encore arrivé mais il s’approche du but. Hermès reste encore aux mains – en tout cas à hauteur de 72 % – des 60 héritiers de la famille du fondateur, le reste du capital étant coté en Bourse. Bernard Arnault vient de dévoiler qu’il avait acquis en toute discrétion environ 17 % du capital d’Hermès. Même les dirigeants de la société ont été surpris : ils n’ont appris la nouvelle que quelques heures avant que Bernard Arnault ne soit obligé de l’annoncer publiquement ! Et voilà tout le sel de cette histoire qui se chiffre en milliards d’euros…
En principe, le capital d’Hermès est imprenable. Seul un peu moins de 30 % de son capital est coté en Bourse. Le solde, la partie qui appartient aux héritiers, est supposée tout aussi imprenable car les actions sont regroupées dans une société en commandite, une forme juridique un peu spéciale qui empêche une prise de force par quelqu’un d’extérieur.
Pour corser le tout, le gendarme boursier impose à tout acheteur de se dévoiler dès qu’il dépasse le seuil des 5 % du capital. Or, ici, Bernard Arnault a visiblement ramassé 17 % du capital en catimini et ne s’est pas déclaré lorsqu’il a dépassé les 5 % du capital. Certains en concluent qu’il a été très malin et qu’il a dû trouver un trou ou une ficelle juridique pour amasser autant d’actions sans devoir se déclarer officiellement.
La question suivante est simple : sachant qu’entre janvier 2010 et aujourd’hui, le cours de l’action Hermès a grimpé de 90 %, certains actionnaires familiaux ne seront-ils pas tentés de vendre leur part à l’homme le plus riche de France ? Si cela devait être le cas, Bernard Arnault aura enfin accompli son rêve : mette la main sur la marque de luxe la plus prestigieuse au monde !