Le second baromètre Degroof Petercam livre son verdict: l’optimisme des entreprises s’effiloche

Les promoteurs du baromètre: de gauche à droite, Wouter Broekaert, Frédéric Bouchat, Johan Lambrecht, Alexis Meeùs et Marc Vankeirsbilck © DIETER TELEMANS

Les entreprises familiales sont relativement optimistes quant à leurs propres chances de réussite. Mais leur optimisme au sujet de l’environnement socio-économique s’affaiblit. Et elles éprouvent du mal à trouver les bonnes compétences. Voilà les principales conclusions de la deuxième édition du Baromètre Degroof Petercam de l’entreprise familiale.

Degroof Petercam publie, en collaboration avec Johan Lambrecht, professeur à la KULeuven et directeur du Center for Sustainable Entrepreneurship (CenSE), et Wouter Broekaert, de la haute école Odisee, les résultats d’une étude menée auprès des entreprises familiales. Il s’agit de la deuxième édition (la première avait été présentée au début de l’année 2018) d’une enquête reposant, cette fois, sur un échantillon de 225 entreprises, familiales à plus de 80% et néerlandophones à 61%.

“Les entreprises familiales sont au coeur de notre modèle économique, explique Marc Vankeirsbilck, responsable des solutions pour les entreprises familiales chez Degroof Petercam. Septante-sept pour cent des entreprises belges sont familiales. Elles fournissent 45% de l’emploi et réalisent 33% du PIB. ”

Un verre à moitié plein…

Les entreprises sondées se sont exprimées sur la situation économique du pays : sur une échelle allant de -100 (qui correspondrait à une déprime généralisée) à +100 (euphorie générale), le baromètre se situe aujourd’hui à +5. C’est moins que lors du premier sondage, arrêté à l’été 2017, qui avait donné un score de 13. ” Le verre est encore à moitié plein, mais il se vide “, constate Johan Lambrecht.

Attention, cet indice ne reflète que le sentiment des entreprises sur les perspectives économiques générales. Si on les interroge sur leur position concurrentielle, les entreprises sont plus optimistes, et cet optimisme s’accroît quand on s’éloigne dans le futur.

La Flandre plus optimiste

Comme en 2017, les entrepreneurs flamands sont plus optimistes qu’à Bruxelles et en Wallonie. Dans ces deux dernières Régions, le pessimisme est même majoritaire. Parmi les entreprises interrogées, une sur neuf seulement pense que la situation à Bruxelles et en Wallonie devrait s’améliorer au cours de l’année prochaine.

Autre différence entre les Régions : les priorités que se fixent les entrepreneurs : ” faire du profit ” est l’objectif premier bien plus présent chez les néerlandophones que chez les francophones (64 % contre 48 %). Les entrepreneurs francophones, par contre, sont plus enclins à privilégier la création de valeur (à 60%, contre 43% chez les néerlandophones) et la croissance (à 44%, contre 17 % chez les néerlandophones).

Un point commun toutefois : comme en 2017, l’importance des coûts salariaux et la difficulté de trouver des employés qualifiés sont mis en avant par les entreprises quelle que soit la région. “Pour le prochain gouvernement, une priorité se dégage : réduire à nouveau les coûts salariaux”, juge Johan Lambrecht.

Une gouvernance encore en chantier

Il reste encore beaucoup à faire aussi en matière de bonne gouvernance. Seules un peu plus de la moitié des sociétés ont un conseil consultatif ou un conseil d’administration actif, comprenant des administrateurs indépendants. Peut mieux faire, aussi, du côté des structures plus spécifiquement familiales : seulement 28% des entreprises ont un conseil de famille (qui traite des aspects familiaux de la société) et une entreprise familiale sur six seulement a une charte familiale.

Une des thématiques importantes des entreprises familiales est la succession : un tiers d’entre elles prévoient une passation de pouvoir dans les cinq ans. Une sur huit, seulement, ignore encore comment cette passation sera organisée.

Enfin, l’enquête révèle aussi que la solvabilité des entreprises reste très positive : 59% n’ont pas besoin de financement externe supplémentaire au cours de l’année. “Cela indique un cash-flow interne suffisant au sein des entreprises”, se réjouit Alexis Meeùs, PDG et associé directeur de Degroof Petercam Corporate Finance.

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