Conserverie et Moutarderie Belge, ambitions de croissance

La CMB affiche clairement ses objectifs : doubler dans les 5 à 10 ans le chiffre d'affaires qui est actuellement de l'ordre de 4,5 millions d'euros. © CMB

Basée à Raeren, la Conserverie et Moutarderie Belge est lauréate du premier Trends Family Business Award et s’est ainsi vu décerner le titre d’Entreprise familiale wallonne de l’année. Un prix qui récompense une société nourrissant de belles ambitions de croissance.

Les Belges aiment les sauces. Il semblerait même qu’à une époque, chaque village comptait sa fabrique non loin d’une brasserie ou d’une distillerie. Aujourd’hui, les sociétés actives dans ce créneau sont rares et les familiales encore plus rares.

Parmi ces dernières, on retrouve cependant la Conserverie et Moutarderie Belge (CMB) à Raeren. Hors de sa région, elle est peu connue du grand public même si chacun d’entre nous a probablement déjà dégusté l’un de ses multiples produits sous marque de distributeur. Mais le déficit actuel de notoriété devrait basculer dans le positif dans les années à venir sous l’impulsion de la troisième génération qui nourrit de belles ambitions de croissance. Et le prix qui lui a été décerné 29 mai dernier à l’Opéra royal de Wallonie à Liège contribuera, n’en doutons pas, à cette dynamique.

Moutarderie artisanale

Conserverie et Moutarderie Belge, ambitions de croissance
© CMB

C’est à Raeren, dans les cantons de l’Est que Franz et Maria Schumacher fondent en 1953 la Nouvelle Moutarderie Belge, à l’origine spécialisée uniquement dans la production et la commercialisation de moutarde. Un condiment qu’elle continue à produire aujourd’hui et qu’elle décline désormais dans une petite vingtaine de variétés piquantes, douces, épicées, fruitées ou sucrées. Le couple a sept filles et c’est l’une d’entre elles, Elvira, qui va reprendre l’entreprise en compagnie de son mari Philippe Renson en 1983. La petite société familiale va progressivement étoffer sa gamme en proposant également des sauces émulsionnées (mayonnaise, béarnaise, tartare, etc.), des sauces chaudes (chasseur, tomate, bolognaise, etc.) et des plats préparés (vol-au-vent, carbonades, boulettes sauce tomate, etc.). Une large part de ces divers produits est commercialisée sous marque de distributeur. L’entreprise fournit aussi des produits à façon pour certains clients.

En 2010, les deux fils de Philippe et Elvira Renson intègrent l’entreprise. L’aîné, Laurent, s’occupe de la production et de la gestion du personnel ; Raphaël gérant, pour sa part, le commercial et l’administratif. En 2017, ils ont été rejoints par la cadette, Rachel, qui a pris en charge le marketing et le secrétariat. Virginie n’est pas active au sein de l’entreprise et travaille pour le secteur des assurances au Grand-Duché. Si la transition est en marche – une étude de la situation patrimoniale des administrateurs est en cours -, Philippe et Elvira Renson sont toujours bien présents au sein de la société : le premier est administrateur délégué et supervise principalement les investissements tant immobiliers que mobiliers et la seconde s’occupe de la facturation et des paiements. La troisième génération, incarnée par Laurent, Raphaël et Rachel, a développé une vision à long terme et désire investir dans l’agrandissement de l’entreprise pour atteindre ses objectifs.

Philippe Renson, accompagné de son épouse Elvira et de leurs trois enfants actifs dans l'entreprise.
Philippe Renson, accompagné de son épouse Elvira et de leurs trois enfants actifs dans l’entreprise.© CMB

Doubler le chiffre d’affaires

Des objectifs qu’elle affiche clairement avec pour but, dans les 5 à 10 ans, de doubler le chiffre d’affaires qui est actuellement de l’ordre de 4,5 millions d’euros. Comme l’explique Raphaël Renson, “nous avons pour objectif d’augmenter nos capacités de production et de stockage et donc nos parts de marché.

A cette fin, nous allons consentir un investissement de 1,5 million d’euros.”

Des ambitions de croissance auxquelles est associé le personnel – une vingtaine de personnes. “Nous sommes très attentifs à notre personnel, poursuit-il. Nous ne disons pas non si un employé souhaite prendre un jour de congé afin de prendre soin d’un membre de sa famille. Nous sommes relativement flexibles car nous connaissons cette problématique et comprenons que la famille est aussi importante que la société.”

Outre le personnel, élément essentiel du succès d’une entreprise, la CMB entend également s’appuyer sur ses divers produits et notamment ceux qui lui sont propres. “Si nous voulons dégager des marges, nous devons accroître la part de nos marques, confirme Raphaël Renson. Les produits à marque de distributeur sont essentiels car ils nous permettent de faire tourner nos lignes de production et de couvrir les coûts fixes mais il est clair que la croissance passera par de développement de nos marques ainsi que via l’export où nous réalisons déjà 35 % de notre chiffre d’affaires, essentiellement dans les pays voisins.”

Parmi ses marques, on peut pointer Filou, la marque locale très populaire dans laquelle on retrouve notamment moutarde, mayonnaise, vol-au-vent et sauce chasseur, qui sont les produits phares de l’entreprise, Yvalli, une gamme de plats préparés destinés principalement aux grossistes spécialisés dans le secteur de la viande ou encore La Délicieuse, marque dédiée à l’épicerie fine. En 2016, la CMB a décidé de repositionner cette marque sur le haut de gamme avec une fabrication et un conditionnement artisanaux.

La troisième génération, incarnée par Laurent, Raphaël et Rachel, a développé une vision à long terme et désire investir dans l'agrandissement de l'entreprise pour atteindre ses objectifs.
La troisième génération, incarnée par Laurent, Raphaël et Rachel, a développé une vision à long terme et désire investir dans l’agrandissement de l’entreprise pour atteindre ses objectifs.© CMB

Production bio

Si la CMB est depuis longtemps active dans le créneau halal et casher, son arrivée dans le bio (et le végan) est plus récente. Elle date de 2015 avec une marque pour le coup plus connue : La vache qui regarde passer les trains. En l’espace de trois ans, elle a élaboré une gamme d’une grosse vingtaine de produits (moutardes, sauces, vinaigrettes, etc.) qui lui permet de se glisser dans ce créneau en croissance régulière. L’occasion de donner un coup de jeune à cette entreprise familiale qui a un bel avenir devant elle. A l’image de sa toute proche voisine, également familiale, la société Radermacher.

Finalement, il reste encore en Belgique des villages où l’on peut trouver une moutarderie et une distillerie.

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