“Accompagner l’esprit d’entreprise familial est captivant”

© © BELGAIMAGE / CHRISTOPHE KETELS

Implanté dans une quarantaine de pays à travers le monde, le groupe Schréder est spécialisé dans le développement et la fabrication de solutions d’éclairage extérieur (parcs, autoroutes, tunnels, monuments, façades, stades, aéroports, espaces industriels, etc.). Il a notamment réalisé la nouvelle illumination de la Grand-Place de Bruxelles. Toujours détenue par une majorité d’actionnaires familiaux, l’entreprise est en pleine transformation. Elle a réussi à prendre le train de la technologie LED et à s’imposer sur un marché où elle affronte de grands noms tels que Osram (ex-Siemens) ou Philips.

3 QUESTIONS À ANDRÉ PAPOULAR

Votre parcours professionnel affiche une expérience de 30 ans passés dans de grands groupes internationaux, essentiellement chez Philips. Qu’avez-vous découvert lorsque vous êtes arrivé chez Schréder ?

J’y ai découvert les réalités d’une entreprise familiale d’envergure internationale avec une très forte volonté de pérenniser son activité et d’affronter les défis qui se présentaient à elle. Apporter une vision, pouvoir partager avec les actionnaires familiaux l’orientation à donner au groupe et exécuter la stratégie validée ensemble, c’est ce qui m’a poussé à rejoindre Schréder il y a deux ans. Parallèlement à cela, la phase de transition à l’intérieur de la famille, de la troisième à la quatrième génération, est quelque chose de captivant à observer, à comprendre et à influencer dans le cadre des ambitions de l’entreprise.

Précisément, où voyez-vous Schréder dans cinq ans ?

Je vois évoluer le groupe comme un acteur majeur sur son coeur de métier que sont les solutions d’éclairage auxquelles nous aurons associé des fonctionnalités permettant de répondre aux besoins sociétaux. Cela va de la sécurité aux ambiances son et lumière en passant par la création d’une interface entre le citoyen et l’infrastructure de sa ville : c’est le quai qui s’illumine quand le train entre en gare, le rond-point qui s’éclaire lorsqu’une voiture s’y engage, etc. A ce propos, je trouve étonnante la lenteur d’adaptation à la technologie LED de certains pouvoirs publics en Belgique.

En tant que CEO d’origine française doté d’une large expérience internationale, quel regard jetez-vous sur le monde des affaires belge ?

Nombreux sont les pays, en Europe, où l’esprit d’entreprise n’est pas favorisé. Le coût du travail y handicape clairement les implantations industrielles. Nous devons faire avec les lenteurs administratives et les inerties d’adaptation des instances officielles à la réalité économique mondiale. Alors que l’Europe est ouverte aux importations étrangères, les autres zones géographiques, que ce soit en Amérique ou en Asie, se protègent quant à elles de diverses façons. Je ne dis pas qu’il faut entrer dans un protectionnisme dogmatique, mais la réalité du monde économique actuel devrait être davantage prise en compte par les décideurs politiques pour avoir une chance de maintenir une compétitivité européenne. Ceci dit, je ne pense pas que la Belgique soit la plus mal lotie à ce propos.

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