Zoom sur 7 Wonders, la merveille du jeu de société

© PG

Mi-octobre, l’éditeur belge Repos Production sortait Duel: Panthéon, la sixième extension de 7 Wonders, le jeu de société le plus titré de l’ère moderne, sorti en 2010.

L’origine des civilisations

Zoom sur 7 Wonders, la merveille du jeu de société
© PG

1,3 MILLION

de boîtes ont été vendues à travers le monde (extensions comprises) depuis le lancement de “7 Wonders” en octobre 2010.

Mi-octobre, l’éditeur belge Repos Production sortait Duel : Panthéon, la sixième extension de 7 Wonders, le jeu de société le plus titré de l’ère moderne, sorti en 2010. ” L’idée m’est venue vers 2008 quand j’étais étudiant à Grenoble. J’étais dans un groupe de sept joueurs. Pour ce nombre-là, il n’y a pas beaucoup de jeux disponibles. Du coup, j’ai eu envie de créer un jeu de stratégie qui le permettrait. La contrainte, c’était de trouver un moyen pour qu’on joue tous en même temps, histoire que la partie ne dure pas trois heures. ” A 28 ans, Antoine Bauza s’est alors lancé dans des réflexions sur le jeu à sept, le thème des merveilles du monde et ce système de draft où l’on se passe des tas de cartes en soutirant chaque fois une de celles-ci que l’on place dans son jeu. Après avoir testé une cinquantaine de fois son prototype pour voir ce qu’il fallait modifier, Antoine Bauza l’a présenté aux éditeurs de Repos Production et, 10 mois après la signature, le jeu sortait en magasin. Son inspiration ? Les jeux vidéo. ” Dans ma jeunesse, je jouais pas mal à Civilization et compagnie, je m’en suis probablement inspiré pour mon histoire des sept merveilles ! ”

Un éditeur belge

35 EUROS

C’est le prix du jeu de société “7 Wonders”, alors que la moyenne s’élève généralement à une cinquantaine d’euros.

Respectivement psychologue et infographiste de formation, Thomas Provoost et Cédrick Caumont ont lancé Repos Production il y a 12 ans avec comme première mission de développer le jeu Time’s Up, qu’il ont pour le moment vendu à 4 millions d’exemplaires. ” On sort environ deux ou trois jeux par an, explique Thomas Provoost. On travaille assez longtemps sur le packaging, mais surtout sur les règles pour qu’elles soient parfaitement claires. On ne sort pas un jeu en fonction du calendrier, mais plutôt quand il est prêt : il faut absolument que les joueurs aient pris du plaisir même s’ils ont perdu. ” Désormais installé à Bruxelles à quelques encablures de la Grand-Place, Repos Production s’est progressivement fait un nom dans le monde du jeu de société grâce à Time’s Up puis en se lançant dans l’aventure 7 Wonders. ” L’an dernier, on a du faire un vrai choix structurel, témoigne Thomas Provoost. On a donc embauché un CEO. L’idée est que Cédrick et moi puissions garder uniquement notre rôle de créatifs. C’est notre force : les fondateurs sont restés les game designers. ”

Plus grand succès du jeu moderne

Zoom sur 7 Wonders, la merveille du jeu de société
© PG

A son lancement en octobre 2010, 7 Wonders attire déjà pas mal d’attention vu les chiffres de son tirage : 18.000 exemplaires alors qu’à l’époque, les jeux n’excèdent généralement pas les 10.000. ” C’était donc une prise de risque assez importante, reconnaît Thomas Provoost. Mais j’étais persuadé que ça marcherait. Ce que je ne savais pas, c’est que nous recevrions tant de prix et que nous vendrions tant de boîtes. ” Séduits notamment par la possibilité de jouer de deux à sept personnes en 30 minutes, par l’absence de temps morts et par le packaging final très esthétique et abordable au niveau financier, des milliers de personnes s’emparent en effet de la boîte et la critique se montre dithyrambique envers cet ovni qui reçoit plus d’une trentaine de récompenses internationales. ” Dans les jeux modernes, 7 Wonders est le plus titré, se félicite l’auteur de jeux de société Antoine Bauza. On savait qu’on avait un bon jeu, mais il y en a tellement de bons qui ne sortent pas de la masse… On a été surpris ! ”

Six extensions

15 EMPLOYÉS

travaillent désormais chez Repos Production depuis le succès de “7 Wonders”. Il y a seulement quelques années, ils n’étaient encore que deux.

Le succès étant au rendez-vous et le thème de la civilisation se prêtant bien aux évolutions, Antoine Bauza se lance rapidement dans la conception d’extensions. En 2011 sort Leaders et un an plus tard, c’est Cities qui débarque sur les étals. ” On a évidemment dû étendre l’univers au-delà des sept merveilles, mais on a voulu garder le bassin méditerranéen et la même époque en choisissant d’autres cités emblématiques : Rome, Constantinople, etc. “, précise l’auteur. Dans les retours qu’il reçoit des joueurs, Antoine Bauza entend régulièrement que les gens aiment jouer à deux. Il décide alors de s’associer à Bruno Cathala, le maître du Jeu à deux, pour créer 7 Wonders Duel, dont l’extension Panthéon vient de sortir. Alors qu’un projet de jeu en ligne est toujours en cours, Antoine Bauza pense déjà aux prochaines éditions. ” Comme on fête les sept ans de 7 Wonders l’année prochaine, on bosse sur un truc plus ou moins secret. Je suis également toujours occupé avec une autre extension qui s’appelle Armada. ” Et s’il ne trouve pas l’inspiration, il peut toujours jeter un oeil sur le Net où des fans du jeu ont développé des dizaines d’extensions pour le plaisir.

La culture du jeu

Finis les redondants Monopoly ou Les petits chevaux. Depuis une vingtaine d’années, le jeu de société moderne a commencé à gagner toutes les tranches d’âge de la population. ” La vision du jeu a changé, assure Thomas Provoost. Il n’est plus réservé aux enfants, il est complètement ancré dans les moeurs, les médias économiques et culturels en parlent, les boutiques de jeux fleurissent et les chiffres de ventes augmentent chaque année. ” 7 Wonders n’y est pas étranger puisque le jeu a même fait son apparition dans des magasins de jouets. ” Je pense que les acteurs belges du jeu de société ont largement contribué à développer un réseau profitable à tous “, poursuit Thomas Provoost. Et les Belges sont loin d’être des mauvais joueurs. ” Même si les pays de l’Est sont en pleine croissance, toute la francophonie est au sommet de la vague du jeu de société en Europe, glisse Antoine Bauza. Et je pense que proportionnellement au nombre d’habitants, le marché belge est plutôt meilleur que le français. ”

Par Émilien Hofman.

Vous avez repéré une erreur ou disposez de plus d’infos? Signalez-le ici

Partner Content