Wibra Belgique demande une réorganisation judiciaire, “une décision précipitée” selon le syndicat BBTK

La direction de Wibra Belgique a annoncé lundi, lors d’un conseil d’entreprise extraordinaire, qu’elle allait introduire une demande de réorganisation judiciaire, apprend-on par voie de communiqué. Les activités belges de la société sont déficitaires depuis de nombreuses années.

“Les récentes mesures de relance ont permis une légère amélioration, mais celle-ci a été complètement annulée par la crise liée au Covid-19. La situation actuelle est intenable et l’entreprise doit intervenir afin d’éviter de devoir cesser ses activités”, commente Wibra qui se dit convaincue qu’il y a un avenir “pour une partie importante” de ses magasins en Belgique.

Les 81 enseignes présentes sur notre territoire souffrent depuis quelque temps déjà du climat économique difficile, du coût élevé de la main-d’oeuvre et de la concurrence croissante.

En 2019, différentes mesures ont été prises pour renforcer la force de frappe du groupe en Belgique, tant sur le plan de l’organisation que sur le plan commercial. Il a également été décidé de fermer six magasins. “Grâce à ces mesures, une légère amélioration des chiffres en Belgique a été constatée au cours des six derniers mois.

Malheureusement, la crise du Covid-19 a complètement annulé cette tendance à la hausse”, regrette le groupe. Les magasins sont restés fermés ces derniers mois en Belgique, alors que les loyers devaient toujours être payés.

La demande de réorganisation judiciaire a été introduite auprès du Tribunal de l’entreprise de Gand (division Termonde). Si le Tribunal de l’entreprise accepte cette demande, il désignera un mandataire de justice, qui sera chargé de sonder le marché à la recherche d’acquéreurs potentiels. Un verdict est attendu dans les prochaines semaines.

Wibra a son siège à Epe (Pays-Bas) et compte plus de 270 magasins répartis entre les Pays-Bas et la Belgique. Ce discounter vend des vêtements, des textiles, des articles ménagers, des produits de nettoyage, des articles de bricolage, des ustensiles de cuisine, des jouets, etc.

“Une décision peut-être un peu précipitée”, selon le syndicat BBTK (SETCa)

Le syndicat s’interroge alors que l’entreprise “sort à peine d’une période troublée et que la vente au détail a donné de bons résultats les deux premiers mois de l’année.”

BBTK (SETCa) regrette néanmoins cette décision soudaine et un peu brutale. “Au mois de mai, nous avons récolté de bons résultats, ensuite les chiffres ont baissé, mais comme partout ailleurs dans les chaînes de magasins”, explique Bart Leybaert. “Le personnel a traversé une phase incertaine en ces temps de crise sanitaire”. “Il est regrettable que cette réorganisation ait lieu alors que Wibra Belgique a obtenu de très bons résultats en janvier et février”, ajoute-t-il .

La direction du groupe a annoncé qu’elle souhaitait le maintien d’une partie de ses magasins et qu’elle allait entamer des discussions avec les syndicats. Selon Bart Leybaert, la marge de manoeuvre est étroite, les représentants du personnel se sentent obligés de négocier avec le couteau sous la gorge: “Si nous nous montrons très critiques, la direction pourrait finalement décider de reprendre moins de magasins”.

La prochaine réunion entre les syndicats et la direction se tiendra le 6 août.

Partner Content