Voitures électriques: les constructeurs trompent-ils les clients sur l’autonomie ?

Image d'illustration. © Reuters

Selon Test-Achats, plusieurs modèles de voitures électriques grand public présentent un déficit conséquent entre l’endurance annoncée et celle constatée en circulation réelle, rapportent Le Soir et De Standaard lundi. La Febiac conteste.

Trois voitures électriques mises à l’épreuve par Test-Achats se sont révélé 40 % moins endurantes que promis. Placées dans des conditions réelles de circulation, tant la Renault Zoé que la Nissan Leaf et l’Opel Ampera présentent une autonomie réelle équivalant à seulement 58% de celle annoncée à la vente. “Cela démontre scientifiquement ce que certains spécialistes soupçonnaient”, écrit Test-Achats.

“L’autonomie réelle des véhicules électriques se situe entre 80% et 50 % (en cas de conduite sur voies rapides ou de météo difficile) de l’autonomie annoncée en cycle NEDC”, estime l’association.

Ce “New European Driving Cycle” est la procédure de test de performance énergétique en laboratoire à laquelle sont soumis les véhicules et qui ne semble donc plus coller à la réalité. Test-Achats demande que les tests soient effectués en conditions réelles et apportent donc en principe des résultats beaucoup plus fiables.

Le secteur automobile conteste

De son côté, la Fédération Belge de l’Automobile et du Cycle conteste l’enquête menée par Test-Achats. “Où Test-Achats veut-il en venir ?”, s’interroge Febiac. “Les gens qui envisageaient d’acquérir une voiture électrique pourraient se rediriger vers une essence ou un diesel.”

Pour Joost Kaesemans, le porte-parole de la Febiac, le test de consommation officiel avec lequel la comparaison est réalisée est obsolète et a déjà été remplacé. “Test-Achats vient avec ces résultats alors que la procédure de test à entretemps changé”, affirme-t-il. “La nouvelle procédure de tests devrait offrir une vue bien plus réaliste de la situation, même si la consommation réelle reste difficile à évaluer.”

“L’autonomie de la batterie est très dépendante de nombreuses circonstances extérieures”, relève M. Kaesemans, qui conteste dès lors l’enquête. “Dans cette étude, le chauffage dans la voiture a été réglé sur 22 degrés. Cela joue énormément sur la batterie. Quelques degrés de moins permettent de gagner facilement des dizaines de kilomètres”, affirme-t-il. “Test-Achats ferait mieux de donner des conseils : il vaut par exemple mieux augmenter le chauffage du siège et diminuer le chauffage intérieur. La consommation se voit réduite pour un confort équivalent.”

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