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Voici comment faire cesser toute controverse sur Brussels Airport

L’arrêté antibruit qui va s’appliquer intégralement la semaine prochaine menace l’activité de l’aéroport. André Clodong, expert en transport aérien, estime que le gouvernement devrait faire appel aux ressources technologiques d’Eurocontrol, encore inutilisées, pour élaborer des routes de décollage générant le moins de nuisance.

Depuis plusieurs décennies, la politisation des routes aériennes desservant Brussels Airport a été la norme. La communautarisation politique exacerbée pour le choix des routes aériennes par l’une ou l’autre région a fini par éclipser le rôle central du gouvernement fédéral, pourtant le seul interlocuteur belge sur la scène internationale dans le secteur aérien.

Il faut rappeler ici que la clé de voûte du secteur aérien tout entier est la recherche permanente de la meilleure sécurité possible. En Europe en particulier, cet axiome a produit des résultats remarquables reconnus dans le monde entier.

Il ne peut donc pas être question de fragiliser l’outil existant pour défendre des intérêts régionaux ou même locaux. La gestion de la navigation aérienne européenne (et mondiale soit dit en passant) est un tout. La moindre décision locale impacte le système. C’est tellement vrai que la gestion du ciel européen a été confiée depuis plus d’un demi-siècle à une organisation intergouvernementale dont le territoire est bien plus élargi que le territoire de l’Union européenne, même si ce dernier est encore grandissant.

Eurocontrol a développé de nouveaux outils de simulation

Il se trouve que la Belgique, pionnière avant la lettre, est depuis toujours le pays hôte de l’organisation intergouvernementale Eurocontrol, une ressource technologique offerte à tous les Etats Membres de cette organisation intergouvernementale et dont la Belgique fait partie depuis sa création.

Au fil du temps, la navigation aérienne est devenue extrêmement pointue. C’est pourquoi une approche holistique, combinant sécurité, densité de population et protection de l’environnement, y compris la réduction du bruit et des émissions de gaz à effet de serre, est aujourd’hui parfaitement atteignable. Il serait vraiment déraisonnable de s’en priver.

C’est pourtant le cas encore aujourd’hui, car nous n’utilisons pas toujours en Belgique les outils les plus sophistiqués qui soient, et qui pourraient enfin réconcilier les attentes des résidents vivant à proximité des aéroports avec les besoins des utilisateurs du réseau aérien, même ceux-ci sont souvent les mêmes.

Aujourd’hui, les supporters et les opposants du transport aérien se regardent en chiens de faïence. La menace de la collecte éventuelle d’amendes pénalisant les compagnies aériennes coûterait finalement bien plus à l’économie belge dans son ensemble que ces maigres recettes. Ce serait tout bénéfice pour les pays voisins. Comme la Belgique bénéficie aujourd’hui d’une position géographique enviable dans la fameuse banane bleue de l’Union européenne, là où les économies sont les plus dynamiques, il serait dommage de s’en exclure, car le risque demeure en effet que nos Etats amis proches seraient certainement heureux d’accueillir le trafic aérien mondial venant en Europe encore aujourd’hui en Belgique.

C’est tout un pan de l’économie belge qui serait fragilisé, avec des conséquences aujourd’hui incalculables.

Le moratoire (1) annoncé par la région bruxelloise, sous strictes conditions, est un petit pas dans la bonne direction qui ne devrait pas cependant contenter la Flandre lors de la concertation la semaine prochaine.

(1) Céline Frémault, ministre bruxelloise de l’Environnement, propose de prolonger la tolérance en vigueur jusqu’à maintenant sur l’arrêté antibruit en posant trois conditions : suppression des vols sur la route du canal, respect strict des normes de vent pour l’atterrissage sur la piste 01 et suppression des vols sur le virage à gauche (vers le sud) entre 6 et 7 h du matin.

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