Virgin Hyperloop: le train ultra-rapide du futur franchit une étape

Antoine Denis Journaliste

La société Virgin Hyperloop a annoncé avoir effectué un test de son système de transport avec des passagers pour la première fois.

Le test avec passagers a eu lieu dimanche après-midi sur la piste d’essai DevLoop. Les deux premiers chanceux étaient le directeur de la technologie et co-fondateur de Virgin Hyperloop, Josh Giegel, et la responsable de l’expérience passagers, Sara Luchian. Une fois dans la nacelle, ils ont été transférés dans un sas dans lequel un vide d’air s’est effectué. La nacelle a ensuite accéléré pour atteindre les 160 km/h.

Il s’agit d’une réalisation importante pour Virgin Hyperloop fondée en 2014 dans le but de concrétiser la vision d’Elon Musk (PDG de Tesla et de SpaceX). Ce dernier avait imaginé un système de transport futuriste composé de nacelles à lévitation magnétique voyageant dans des tubes presque sans air à des vitesses pouvant atteindre 1223 km/h. À titre de comparaison, le train commercial le plus rapide actuellement possède une vitesse de pointe d’environ 480 km/h. Pour l’instant, le record de vitesse sans passagers de l’hyperloop est de 380 km/h.

Une théorie d’Elon Musk

En 2013, Elon Musk avait publié sa théorie sur des capsules aérodynamiques en aluminium remplies de passagers ou de marchandises pouvant être propulsées à travers un tube presque sans air à des vitesses hallucinantes. Ces tubes, soit élevés sur des pylônes, soit sous terre, pourraient être construits à l’intérieur des villes ou entre elles. Il l’a qualifié de “cinquième mode de transport” et a fait valoir qu’il pourrait contribuer à changer notre façon de vivre, de travailler, de commercer et de voyager. Un tel mode de transport nous permettrait de réaliser le trajet Bruxelles-Amsterdam en mois de 30 minutes.

Société rachetée par le président de Virgin

Virgin Hyperloop a été fondée à l’origine sous le nom de Hyperloop Technologies avant de changer de nom pour devenir Hyperloop One en 2016, puis Virgin Hyperloop One après avoir été rachetée par la société de Richard Branson. Ce rachat aura permis au projet d’être financé et d’avoir une vision à l’échelle mondiale de projet.

Un projet qui n’échappe pas aux critiques

Même si beaucoup avouent que le projet est techniquement réalisable, ils s’accordent aussi pour dire qu’il ne s’agit que d’une vision utopique qui serait financièrement impossible à réaliser

D’un autre côté, il reste beaucoup de questions de sécurité à résoudre. Un véhicule de ce type se déplacera beaucoup plus vite qu’un train à grande vitesse. Il est donc très important de maintenir la sécurité à des vitesses aussi élevées et tous les imprévus doivent être intégrés dans le système. Les dangers sont multiples : un tremblement de terre, un tube qui se casse, etc. À une telle vitesse, ces événements amplifient le danger et la sécurité doit donc être primordiale.

Pas encore de contrats autres que pour des tests

Aucun gouvernement dans le monde n’a encore attribué de contrat ou approuvé la construction d’un système d’hyperloop. Des documents ont laissé entendre que l’engin coûterait entre 84 et 121 millions de dollars par kilomètre, ce qui est nettement plus que le train à grande vitesse. Même avec un financement public, toute entreprise devrait réunir des millions de dollars de financement, acquérir les terrains et certifier que l’hyperloop peut être exploitée en toute sécurité. Autrement dit, ce n’est pas pour tout de suite.

Un défi technologique

La capacité à maintenir un vide d’air dans le tube, surtout s’il est long de plusieurs centaines de kilomètres, constitue un autre défi énorme. Chaque fois qu’une nacelle arrive à une station, elle doit décélérer et s’arrêter. Ensuite, le sas devra se fermer, se pressuriser et s’ouvrir à nouveau. Ensuite, la nacelle doit dégager le sas avant l’arrivée de la prochaine nacelle. La vitesse à laquelle cela se produit déterminera la distance entre les nacelles. De plus, il sera extrêmement difficile d’effectuer des virages. Un ingénieur de Virgin Hyperloop a déclaré au New York Times qu’il faudrait environ 10 km pour effectuer un virage à 90 degrés à 965 km/h.

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