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Vaccin ou la fin de l’expérience entre congés payés et Prison Break

Le vaccin anti-covid a ceci d’extraordinaire, c’est qu’il déjoue tous les pronostics des pessimistes de nature.

Si vous avez des doutes, je vous propose la petite réflexion suivante : souvenez-nous, on a d’abord cru que ce vaccin ne viendra pas. C’est exactement le contraire qui se produit, car ce n’est pas un mais plusieurs vaccins qui seront bientôt disponibles et qui, en plus, sont efficace à plus de 90%. On a cru que ce vaccin sera difficile à distribuer car celui de Pfizer nécessite d’être gardé dans des super-réfrigérateurs à – 70 degrés et puis, hop, Moderna arrive avec un vaccin qu’on peut garder dans un simple frigo. On a également cru que ce vaccin ne sera pas disponible avant la fin 2021 voire même seulement en 2022… Et là, à nouveau, le patron de Moderna nous explique qu’il sera disponible en Europe dès janvier 2021.

Mais ce n’est pas tout, on nous a aussi expliqué que pour lutter contre la pandémie il fallait fermer ses frontières. D’ailleurs, plus d’une centaine de pays ont limité leurs exportations de produits sanitaires. Les politiques de droite et de gauche nous ont aussi expliqué que l’avenir était à l’autonomie pour ne pas dire à l’autarcie. Et que constate-t-on aujourd’hui, qu’on a noirci des milliards de pages et d’articles de journaux pour nous expliquer la fin du capitalisme et de la mondialisation. Et puis, là patatras, les vaccins arrivent et chacun peut se rendre compte que le résultat du génie humain, c’est la mondialisation, la concurrence et la coopération. Bref, tout sauf le repli sur soi et la distanciation.

Vous avez encore des doutes ? Prenez le vaccin de Pfizer, il a été en réalité conçu par une société allemande BioNTech, fondée par deux immigrés turcs et par un prêt européen, donc avec l’aide du public. Et en plus, l’association d’un géant mondial comme Pfizer avec une société biotech qui a à peine dix ans d’existence. C’est épatant comme dirait le regretté Jean d’Ormesson. Quant à Moderna, c’est une société biotech américaine très jeune, dirigée par un Français qui a rejoint celle-ci en 2011 et qui a réussi à convaincre des investisseurs pour lever 5 milliards de dollars pour Moderna, une entreprise qui, à l’heure actuelle, n’a pas encore dégagé un seul dollar de profit. Et cela, qu’on le veuille ou non, c’est le génie du capitalisme !

Mais ce n’est pas tout, d’autres vaccins arrivent et ils seront le résultat d’alliance entre le privé et l’université. C’est le cas d’Astrazeneca qui travaille avec l’université d’Oxford, mais c’est aussi une alliance entre deux groupes privés rivaux Sanofi et Gsk, qui ont décidé de collaborer ensemble.

Bref, le capitalisme a énormément de défauts mais s’il est toujours là, ce n’est pas par hasard, et comme dirait le démographe Alfred Sauvy, c’est parce qu’il n’y a pas de remplaçant présentable. Espérons juste que ces vaccins mettront enfin fin à cette drôle d’expérience entre congés payés et Prison Break !

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