Une croissance de 2% est envisageable en 2018

Pieter Timmermans, administrateur délégué de la FEB. © Belga

L’optimisme s’ancre durablement au sujet de l’économie belge, relève mercredi la Fédération des Entreprises de Belgique (FEB) dans son focus conjoncturel. Pour elle, un taux de croissance du PIB de 2% dès l’an prochain est envisageable, et pourrait se maintenir si le pays garde la ligne des réformes entamées. La Banque nationale de Belgique table plutôt sur 1,6%.

Presque tous les signaux sont au vert. Au cours des six derniers mois, près de la moitié des entreprises représentées par la FEB – soit environ 75% de l’emploi privé belge – ont vu leurs activités augmenter et seules 19% d’entre elles ont constaté une baisse. Mais le plus marquant, c’est que pour la première fois depuis six ans, tous les secteurs abordent le prochain semestre avec optimisme. En effet, selon le focus de la FEB, aucun secteur ne s’attend à une baisse de ses activités à court terme.

Parmi les autres indicateurs positifs, on peut également noter l’augmentation continue des investissements ainsi que celle des créations d’emplois.

Pour autant que les risques externes liés aux incertitudes concernant les politiques protectionnistes de Donald Trump et le Brexit restent limités, la FEB croit en une augmentation du PIB de 2% en 2018, qui pourrait se maintenir si les mesures du tax shift sont scrupuleusement appliquées.

D’ici là, la fédération patronale estime que l’économie belge aura à répondre aux deux défis internes majeurs que sont les pénuries de main-d’oeuvre sur le marché de l’emploi et la réforme de l’impôt des sociétés.

Si rien n’est fait, “on pourrait passer d’une économie de croissance à une économie de pénurie sur le marché de l’emploi”, met en garde l’administrateur délégué de la FEB Pieter Timmermans. Pour lui, la problématique est cruciale. “On a demandé aux entreprises de créer des emplois et les emplois sont là (…) Cela commence à poser des problèmes car nous constatons des pénuries, il y a de plus en plus de fonctions critiques.” Pour la fédération, cet obstacle doit être pris à bras le corps, notamment dans l’enseignement. “Nous plaidons pour que l’on travaille au niveau de la formation en alternance et à l’encouragement des études STIM” (acronyme de sciences, technologies, ingénierie et mathématiques, ndlr), poursuit-il. Sans les mesures nécessaires, l’objectif d’une croissance de plus de 2% ne pourra, à terme, être atteint.

Parallèlement, la FEB insiste sur l’importance d’une réforme de l’impôt des sociétés pour toutes les entreprises, et non uniquement pour les PME comme cela serait actuellement envisagé. La fédération le répète, “les grandes et les petites et moyennes entreprises sont entrelacées en Belgique comme rarement ailleurs” et en veut pour preuve l’impact de la fermeture de Caterpillar sur nombre de PME. Le souhait de la FEB d’arriver à un impôt des sociétés de 24% maximum, “n’est pas tenable sous cette législature”. “Il faut être réaliste”, estime M. Timmermans. Mais “il faut être ambitieux dans l’objectif, et réaliste dans son application”.

Sous ce gouvernement, la FEB plaide donc pour une étape intermédiaire et vise un taux d’imposition sous les 30% pour toutes les entreprises, contre un taux médian compris entre 32 et 33% actuellement. La suppression des intérêts notionnels n’est pas non plus négociable pour la FEB, qui veut également une consolidation fiscale.

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