Une “boite à outils du mieux-être” pour lutter contre le stress et le burn-out au travail

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Dans son ouvrage “Bien dans ma tête grâce aux neurosciences”, la psychiatre Caroline Depuydt donne des pistes concrètes pour apprivoiser son stress, notamment au travail. En voici quelques-unes détaillées pour Trends Tendances.

A l’aide de différentes méthodes de relaxation et d’astuces prouvées scientifiquement à la lumière des dernières découvertes en neurosciences, le Dr Caroline Depuydt, psychiatre-chef de service à la clinique Fond’Roy, propose aux employés sous pression de prendre du recul et de mieux gérer les situations stressantes dans leur quotidien.

“Le cerveau est une fantastique pharmacie endogène intérieure. Les endorphines libérées grâce au sport, par exemple, sont euphorisantes et relaxantes, explique la spécialiste des neurosciences. Tout est lié, faire du sport ou du yoga pendant son temps libre améliorera le stress au travail indirectement et vice versa “, poursuit-elle.

“Le cerveau est une fantastique pharmacie endogène intérieure.

Dr Caroline Depuydt

Dans son ouvrage*, la spécialiste évoque également les nouvelles découvertes prometteuses en neurosciences, tel l’étonnant neurotransmetteur encore peu étudié, l’anandamide, qui se présente comme la version humaine, naturelle du cannabis, mais, sans les risques de dépendance (voir aussi l’encadré ci-dessous).

Le Dr Caroline Depuydt propose une véritable “boite à outils du mieux-être”. “L’idéal est de pratiquer la cohérence cardiaque ou une autre méthode le matin quand on se réveille, conseille-t-elle, pour commencer plus sereinement la journée. Mais on peut aussi aller puiser dans ces ressources au moment où on en a besoin lors d’une situation tendue au travail par exemple.”

Voici 5 méthodes expliquées en vidéos à exploiter à la maison ou au travail pour se sentir bien dans sa tête et dans son corps.

La méditation, pour renouer avec sa sérénité intérieure

Il existe de nombreux types de méditation : pleine conscience, guidée ou en silence, immobile ou en mouvement… leur point commun : elles sont axées sur la respiration et visent à débrancher le mental en portant attention sur autre chose que les pensées qui défilent à grande vitesse dans notre tête.

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La cohérence cardiaque, ou mieux respirer pour déstresser

La cohérence cardiaque est un état physiologique d’équilibration du système nerveux autonome par la respiration. Cette pratique de la gestion du stress et des émotions entraine de nombreux bienfaits sur la santé physique, mentale et émotionnelle (diminution de la tension artérielle, augmentation de la dopamine, de la sérotonine, baisse de l’hormone du stress, le cortisol,…). La méthode permet d’apprendre à contrôler sa respiration afin de réguler son stress et son anxiété.

Il s’agit d’un état particulier de la variabilité cardiaque (capacité qu’a le coeur à accélérer ou ralentir pour s’adapter à son environnement), d’une véritable technique physiologique de contrôle du stress. Elle peut être obtenue de plusieurs façons, mais la résonance cardiaque est la plus rapide et la plus simple : 3 fois par jour, 6 respirations par minute et pendant 5 minutes.

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L’EFT, la technique de libération émotionnelle où se tapoter pour se libérer

L’EFT, pour “Emotional Freedom Technique”, peut se traduire par “technique de liberté émotionnelle”. Il s’agit d’une technique psychocorporelle qui utilise l’acupression de points définis dans la zone supérieure du corps et la répétition d’une phrase rappelant un souvenir traumatique jusqu’à ce que son intensité émotionnelle baisse. Son mode d’action se fait via l’apaisement du circuit du stress. Grâce aux tapotements, la circulation énergétique peut se rétablir dans le corps et faire disparaître une émotion négative ou, à l’inverse, intégrer une émotion positive.

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Le modèle de Brooke pour apaiser le chahut mental

Brooke Castillo est une coach américaine qui a modélisé les relations entre pensées, émotions et actions. Le fait de schématiser ces liens permet de mieux les identifier afin de mieux se comprendre et donc se connaitre. Le modèle de Brooke a pour objectif principal de calmer le chahut mental.

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Le yoga, une invitation à réconcilier corps, âme et esprit

Qu’il s’appelle yoga Hatha (traditionnel), Ashtanga (dynamique), Bikram (dans un espace chauffé, un peu décrié), nidra (contemplatif) ou encore Yin (doux), on ne présente plus cet art ancestral. Sa pratique régulière permet d’amener une sérénité d’esprit et un apaisement physique et mental, tout en réconciliant in fine corps, âme et esprit.

Pour aller plus loin, le site SupraYogi initié par Sarah Robin, professeure de yoga sur la vidéo ci-dessus, propose de s’initier au yoga de manière douce et progressive pour une détente profonde et moins de stress au quotidien.

De nouveaux neurotransmetteurs encore méconnus aux super pouvoirs

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Dans son ouvrage, le Dr Depuydt, évoque les nouvelles découvertes prometteuses en neurosciences. On connaissait déjà bien les effets des neurotransmetteurs comme la dopamine (plaisir), les endorphines (antidouleurs naturels), l’ocytocine (hormone du bonheur et de l’attachement), ou encore, la sérotonine (sérénité) sur le cerveau. Un nouveau venu, le GABA, est lui aussi un neurotransmetteur abondant. Etonnamment, il est encore peu étudié malgré ses nombreux bénéfices.

Le rôle de cet acide (gamma-aminobutyrique) consiste à réguler l’activité cérébrale par une action “inhibitrice” qui lui permet de calmer le cerveau quand c’est nécessaire. Dans l’hippocampe, les neurones à GABA aident à maitriser le ressassement des souvenirs négatifs ou traumatisants, notamment avant de se coucher. Il peut aussi remédier aux déséquilibres liés à la dépression et à l’anxiété. Il facilité le calme, la relaxation et la récupération du corps.

Comment favoriser la synthèse de GABA pour profiter de tous ces bienfaits ?

Cette molécule ne peut pas traverser la barrière hémato-encéphalique (ndlr : la membrane qui isole le système nerveux central de la circulation sanguine et qui empêche les toxines et les agents pathogènes de pénétrer dans le cerveau)”, explique la spécialiste. Et même si les châtaignes comportent du GABA, poursuit-elle, il est inutile d’en prendre en abondance ou sous forme de compléments, car ceux-ci seront refoulés par la barrière hémato-encéphalique, ne seront pas absorbés et utilisés par le cerveau.”

A la supplémentation en GABA, le Dr Caroline Depuydt conseille plutôt de permettre aux neurones d’en produire par eux-mêmes à partir de son précurseur, l’acide glutamique, que l’on retrouve notamment dans les noix et les graines de toutes sortes. Un sommeil réparateur et du sport soutiennent aussi la synthèse de la molécule complète la psychiatre dans son livre.

L’anandamide, la version humaine du cannabis

Autre neurotransmetteur encore très peu étudié, l’anandamide a été découvert il y a peu. Son nom est dérivé du sanskrit “ananda” qui signifie “béatitude“. Il se fixe sur les récepteurs cannabinoïdes du cerveau, au même titre que le THC présent dans le cannabis que l’on fume. L’anandamide est donc la version humaine, naturelle, endogène du cannabis, mais, sans ses risques de dépendance.

L’anandamide est la version humaine, naturelle, endogène du cannabis, mais, sans ses risques de dépendance.

Des études analysent actuellement son rôle dans les comportements humains, plus spécifiquement sur l’alimentation, les rythmes du sommeil et le soulagement de la douleur. La molécule inhibe la douleur, active la sensation de bien-être d’après sport et stimule l’appétit. Pour profiter de ses vertus de stressantes, “pas besoin donc de fumer un joint“, plaisante la psychiatre. “Pratiquez plutôt du sport pour ressentir l’euphorie du coureur ou de la fin de match. Mangez du chocolat, car l’une de ses substances, la théobromine, aide à augmenter sa production. Ou encore, mangez des truffes qui en contiennent”. Petit bémol : les effets magiques de cette molécule dans le corps sont de courte durée : une trentaine de minutes seulement.

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*Dr Caroline Depuydt, “Bien dans ma tête grâce aux neurosciences”, éditions Kennes.

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