Une bière bio et sans alcool pour la brasserie Saint-Feuillien
La brasserie Saint-Feuillien a présenté mercredi une bière fruitée, bio et sans alcool, ce qui marque ses débuts dans un segment porteur. Les ventes de bières sans alcool ont en effet le vent en poupe dans les grandes surfaces et la brasserie du Roeulx entend en profiter après une année 2020 où elle a pu limiter la casse par rapport à ses consoeurs.
Alors que bon nombre de brasseries ont été durement touchées par la fermeture de l’horeca dans le cadre de la crise sanitaire, Saint-Feuillien, qui ne consacre que 22% de ses volumes aux cafés et restaurants en Belgique, a vu son chiffre d’affaires reculer de 4% à peine entre 2019 et 2020, à 11,1 millions d’euros. “Nous avons réussi à prendre des parts de marché en Belgique”, souligne Edwin Dedoncker, directeur général de la brasserie hennuyère. Les affaires ont également bien marché dans les centrales à boissons et en grandes surfaces pendant la crise du coronavirus. L’étranger, France, Pays-Bas et la Chine en tête, a continué à consommer des bières de Saint-Feuillien.
De quoi poursuivre la relance du segment Grisette, une bière historique dans le Hainaut. En 2019, l’entreprise a décidé de faire passer en bio, la blanche, la blonde et la triple de cette gamme. Aujourd’hui, c’est la “Fruits des Bois” bio qui passe au sans alcool. “Jusqu’ici, la bière était à 3,5% vol. alc. Nous avons décidé de la désalcooliser et, gustativement, la différence est infime”, précise M. Dedoncker.
Disponible en bouteille de 25 centilitres la Grisette Fruits des Bois restera alcoolisée pour la version au fût, très prisée lors des événements. MIS à Courcelles, qui se charge de désalcooliser la bière, n’a en effet pas la possibilité de la conditionner en fût.
La désalcoolisation justement est réalisée sous vide à basse température afin de préserver le goût du produit d’origine, dans ce cas-ci une bière blanche (fermentation haute) aromatisée au jus de fruits des bois bio, explique Ann Friart, directrice de production.
Le processus de fabrication étant assez énergivore, il entraîne un surcoût de 20% par rapport à une bière normale. “C’est un produit sur lequel nous ferons un peu moins de marge par rapport aux autres références de notre portefeuille”, ajoute M. Dedoncker.
Les bières sans alcool ou faiblement alcoolisées détiennent encore une faible part de marché en Belgique, de l’ordre de 7%, mais Saint-Feuillien entrevoit une belle marge de progression quand on sait que l’Espagne notamment avoisine les 15%.
Les ventes progressent en tout cas dans la grande distribution, Delhaize ayant observé une hausse des volumes vendus de 20% des bières sans alcool entre 2019 et 2020. La marque au lion avance plusieurs explications: “de plus en plus de produits arrivent sur le marché, l’expérience gustative et qualitative s’améliore de plus en plus et les grandes marques lancent également de plus en plus d’alternatives sans alcool”.