Un retour sur son lieu de travail, car oui il faudra bien y revenir un jour
Si travailler depuis son domicile reste la norme en vigueur, le retour au bureau fait de plus en plus parler de lui.
Le retour au bureau devient inéluctable. En date du 9 juin, le Comité de concertation a pris la décision d’assouplir l’obligation de télétravailler ; il est désormais possible de rejoindre son lieu de travail une fois par semaine. A partir du 1er juillet, l’obligation de télétravail tombera, laissant présager un retour au bureau plusieurs jours par semaine, voire à temps plein. Mais comment, pour les employeurs, organiser ce retour de manière sereine ? Et leurs collaborateurs, envisagent-ils ce changement de manière enthousiaste ou plutôt avec une pointe d’angoisse ? Des questions que nous avons abordées avec Gretel Schrijvers, Directrice Générale de Mensura.
“Nous recevons énormément de demandes de la part aussi bien des employeurs, que des employés, explique Gretel Schrijvers. Ces derniers se divisent en général en deux catégories à ce sujet : ceux qui veulent revenir au bureau à tout prix et ceux qui ont peur du covid et qui donc préfèrent encore télétravailler. Et il faut gérer tout cela tant sur le plan psychologique, que sur le plan légal, en tenant compte des consignes de sécurité actuelles (masques, distanciation sociale de 1m50, prévoir autant de m² par personnes …).”
Un employeur peut-il exiger que ses collaborateurs reviennent sur place au bureau ?
Jusqu’au 1er juillet, le télétravail reste obligatoire et donc la question ne se pose pas. Il est possible, sur base volontaire, pour ceux qui le veulent, de revenir un jour par semaine au bureau.
A partir du 2 juillet, un employeur pourrait en théorie exiger le retour de ses collaborateurs sur le lieu de travail. Mais encore faut-il voir si les bureaux le permettent… Mieux vaut demander un retour progressif au travail, par exemple via un système de réservations dans lequel on réserve son bureau.
Comment un employeur peut-il motiver ses collaborateurs à revenir ?
Notre conseil est d’avoir une bonne préparation : il faut informer, communiquer, rassurer !
Il faut expliquer les mesures de distanciation sociale prises dans l’entreprise (masques, règles de base, …) Ensuite, il faut donner la possibilité aux collaborateurs de s’exprimer. Si quelqu’un a vraiment peur du virus, il faut l’écouter et l’aiguiller éventuellement vers un psychologue afin de l’aider à surmonter cette angoisse ET de pouvoir revenir sereinement au bureau. C’est pourquoi si nous préconisons un retour, celui-ci doit se faire de manière progressive.
Une autre étape est la sécurité : ventilation adéquate, gel en suffisance, au besoin réafficher les consignes de sécurité de manière claire, afin de les rappeler mais aussi de montrer que le lieu de travail est en ORDRE, sécurisé et sécurisant. Si les bureaux deviennent des flexible desks et doivent être partagés, il faut préparer psychologiquement les collaborateurs à cela ET leur expliquer. Par exemple, quel est le type de ventilation mis en place, ou le système de nettoyage afin que tout soit désinfecté et en ordre pour la personne suivante.
Il est important de prévoir du temps pour discuter tous ensemble d’autres choses que du travail et en faire un moment festif. Laisser du temps aux collègues de se retrouver, de renouer ce contact social qui nous a tant manqué. Prévoir en quelque sorte un temps de retrouvailles avant de (re)commencer à travailler ensemble.
À quoi les employeurs doivent-ils faire particulièrement attention lors de ce retour sur le lieu de travail?
Ils doivent rester attentifs aux éventuels symptômes de mal-être de leurs collaborateurs. Il faut surveiller l’aspect mental car certaines personnes ont plus souffert psychologiquement que d’autres. Il faut alors pouvoir intervenir et envoyer rapidement la personne concernée consulter si la direction voit qu’elle est en souffrance.
Comment rassurer ses collaborateurs ?
Il faut une bonne communication entre la direction et les collaborateurs. À l’employeur de rassurer et d’expliquer le nouveau cadre de travail mis en place, les mesures de sécurité, et de diriger directement vers le service compétent toute personne en souffrance.
Il est important que la direction soit présente pour accueillir convenablement les collaborateurs le jour où ils reviennent au bureau. Un accueil d’autant plus important que certains nouveaux venus, engagés durant cette crise sanitaire, n’auront même jamais vu les bureaux ou leurs collègues. Il est aussi primordial que l’employeur leur laisse le temps pour s’exprimer, pour parler entre eux, pour se retrouver.
Que se passe-t-il si un employé est infecté par le virus ?
C’est exactement la même procédure qu’au début de la crise sanitaire : aller chez son médecin traitant et se faire tester. Si le test s’avère positif, nous pouvons intervenir pour voir quels sont les contacts à risque, qui doit se faire tester, quels sont les risques de contamination, …
Ce qui sera plus difficile, c’est quand les personnes partiront en vacances à l’étranger. En tant qu’employeur, c’est compliqué de gérer les différents codes couleurs des pays. On devra donc compter sur le bon sens des gens.
Un collaborateur peut-il adapter ses horaires de travail afin d’éviter les heures de pointe ?
Tout peut se faire si c’est en concertation avec l’employeur et que le travail le permet. Il est souvent possible d’arriver à un accord à condition qu’il y ait une permanence par exemple.
Tout est envisageable mais cela se discute avec la direction afin de trouver un compromis qui convienne à tous dans la mesure du possible.
Et de conclure : “L’idéal est, si c’est possible à mettre en place pour l’entreprise, un système hybride : par exemple 2 jours de télétravail par semaine et le reste en présentiel. Cela permet un certain équilibre mais aussi de garder la cohésion du groupe. Plus de 2 jours par semaine de télétravail, je ne le conseillerais pas, deux jours me semblent être le bon équilibre.”
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