“Un nouveau Brussels Airlines prêt pour l’avenir”
“En deux ans de temps, nous avons pratiquement bâti un nouveau Brussels Airlines”, a déclaré le CEO de la compagnie aérienne Peter Gerber jeudi lors d’une conférence de presse. Selon le patron, l’entreprise est “prête pour l’avenir”.
“Brussels Airlines est un bon exemple de ce qu’il peut arriver à une entreprise fortement affectée par une pandémie”, a déclaré le patron depuis le siège de la compagnie, où se tenait la première conférence de presse depuis le début de la crise sanitaire. Si Brussels Airlines avait déjà commencé à se restructurer avant la pandémie, le “plan de transformation” a pris une autre dimension avec la crise: “Nous devions faire bien davantage et beaucoup plus vite que nous le pensions”, a commenté le CEO. D’où le plan “Reboot Plus” pour restructurer la flotte de la compagnie, réduire ses coûts et améliorer la compétitivité.
Brussels Airlines a ensuite investi dans sa marque, avec un nouveau logo notamment, ainsi que dans le numérique, et a implémenté une nouvelle manière de travailler en son sein, a détaillé le patron. “Nous avons désormais une compagnie homogène et sommes en position de grandir”, a assuré Peter Gerber.
L’été en préparation
La directrice financière Nina Öwerdieck (CFO) a dit s’attendre à des réservations “solides” pour cet été. Les pilotes de la compagnie s’y préparent en retournant au régime à temps plein deux ans plus tôt que prévu. Quelque 288 offres d’emploi ont aussi été ouvertes au sein de la compagnie. “Nous visons 74% du niveau pré-covid en termes de capacité”, a déclaré la directrice financière. Ce niveau est d’ailleurs considéré comme la nouvelle normalité post-restructuration.
Deux avions moyen-courriers (A320) et un avion long-courrier (A330) seront ajoutés à la flotte pour la saison d’été. L’appareil long-courrier supplémentaire sera utilisé pour reprendre les vols à destination et en provenance de Conakry (Guinée) et de Ouagadougou (Burkina Faso). Brussels Airlines atteindra ainsi sur le continent africain 90 % de l’offre proposée avant la crise sanitaire.
Vers la rentabilité ?
L’année 2022 devrait également permettre d’atteindre le seuil de rentabilité (break even), après deux années de lourdes pertes, a indiqué Nina Öwerdieck. “Cela ne sera pas facile au vu des coûts du carburant élevés, de l’inflation et de la taxe sur l’aviation qui est prévue en Belgique. Mais nous avons désormais des bases solides.”
Brussels Airlines table sur un retour des bénéfices en 2023. L’objectif d’une marge bénéficiaire de 8% devrait être atteint en 2024. “Nous sommes plutôt optimistes sur le fait que la crise soit en passe de se terminer, et nous sommes en bonne posture pour la suite. Bien sûr, si d’autres crises viennent s’ajouter, la situation peut encore changer. Mais nous avons appris à nous adapter”, a noté Peter Gerber.
En ce qui concerne le kérosène, Brussels Airlines est raisonnablement couverte par sa maison-mère Lufthansa. “Nous sommes couverts pour les quelques prochaines semaines, mais si les prix élevés persistent, il y aura un impact”, a prédit le CEO.
Brussels Airlines ne dessert pas l’Asie, et n’est donc pas touchée par les interdictions de survol de la Russie en réponse aux sanctions européennes. Les projets de vols vers la capitale russe Moscou, à partir de la fin du mois de mars, sont toutefois susceptibles d’être modifiés.
Une aide publique de 290 millions d’euros
Brussels Airlines avait par ailleurs obtenu une aide publique de 290 millions d’euros pendant la pandémie, montant qui a été entièrement utilisé. La compagnie aérienne a l’intention de commencer à rembourser les prêts en 2023, mais souligne que ce n’est pas une obligation. “Le seul accord est que le montant total doit être remboursé avant la fin de 2026”, selon Nina Öwerdieck.
Peter Gerber et Nina Öwerdieck avaient invité la presse à l’occasion de la publication des résultats financiers pour l’année 2021. Il ressort de ces chiffres que Brussels Airlines est parvenue à réduire sensiblement sa perte opérationnelle l’an dernier. Son ebit s’affiche dans le rouge à hauteur de 189 milllions d’euros, mais il avait atteint -332 millions en 2020.