Un manager belge sur cinq réticent au modèle de travail hybride
Si de nombreuses entreprises semblent s’orienter vers un modèle de travail hybride, 20% des managers belges préfèrent les bonnes méthodes à l’ancienne en gérant ses employés à plein temps depuis le bureau. C’est ce qui ressort d’une étude menée par un spécialiste en recrutement.
On ne le répètera jamais assez, mais la pandémie de covid-19 a modifié pas mal nos habitudes et notamment sur le plan professionnel. Le travail à domicile et/ou nomade ont pris une place grandissante dans le monde des entreprises, mais cela n’empêchera pas les employés de revenir plus régulièrement à leur bureau après les vacances estivales. Régulièrement ne voulant pas dire tout le temps puisqu’un modèle de travail hybride semble tout doucement se dessiner au sein de la grande majorité des entreprises qui n’attendront plus de leurs employés qu’ils reviennent travailler à plein temps dans les bureaux.
Mais selon une étude de Robert Half, leader mondial dans le recrutement spécialisé, effectué auprès de 300 managers belges, 20% d’entre-eux ne l’entendent pas de cette oreille. Ils préfèreraient que toute leur équipe soit présente au bureau tous les jours de la semaine. Les principales raisons invoquées par ces dirigeants sont la plus grande facilité à gérer leur équipe en présentiel qu’à distance, une meilleure ambiance entre collègues contribuant, selon eux, à maintenir une bonne culture d’entreprise et une meilleure efficacité dans le suivi des projets.
“Ces chiffres démontrent que les managers ne sont pas tous conquis par la nouvelle formule de travail hybride. C’est étonnant, compte tenu du fait que la demande de travail hybride est forte de la part des travailleurs”, explique Solange Meunier, Branch Manager chez Robert Half. “Il sera important que les managers discutent des attentes des deux côtés avec leur équipe. Il est important de réfléchir à la bonne approche pour l’avenir. Avec des efforts des deux côtés, le télétravail ne doit pas être un problème pour la culture d’entreprise. La flexibilité est et restera un aspect important de la carrière des travailleurs, et c’est du donnant-donnant” poursuit la spécialiste du recrutement.
MACRO PLUTÔT QUE MICRO-MANAGEMENT
La pandémie de coronavirus n’a pas contraint que les seuls travailleurs à s’adapter au télétravail permanent, les managers ont aussi du changer leurs méthodes habituelles de gestion d’équipes. S’ils en ont tiré des leçons, ils ont aussi pu constater des carences dans certaines compétences, surtout dans un pays qui a ses habitudes ancrées dans le micro-management et le contrôle au quotidien. 29% des managers interrogés estiment que le macro-management (style où le manager dispose d’une vision d’ensemble en ne se focalisant pas sur les détailset les procédures. Il n’échange que peu souvent avec ses équipes.) doit être la compétence la plus importante qu’ils doivent posséder pour mieux aborder la période post-corona. Suivent ensuite la communication transparente (27%) et la capacité à pouvoir fixer des objectifs clairs et atteignables pour les employés.
“La gestion des employés à distance nécessite un haut degré de confiance et le micro-management est donc proscrit. Communiquez suffisamment sur les attentes et les projets, afin que les employés sachent très clairement ce qu’ils ont à faire et puissent fonctionner de manière autonome. Donnez donc confiance à vos employés et encouragez également l’esprit d’entreprise” propose Solange Meunier comme solutions aux managers réticents au modèle hybride.
F.Chl.
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