Un collectif dénonce une discrimination sexiste “systémique” chez McDonald’s en France

Un collectif de salariés et anciens salariés de McDonald’s a dénoncé une politique de discrimination sexiste “systémique” au sein de l’enseigne de restauration rapide en France, selon un communiqué publié à l’occasion de la Journée internationale des droits des femmes.

“Nous, salariés et anciens salariés de McDonald’s, souhaitons vous alerter sur les discriminations systémiques pratiquées au sein de notre entreprise”, affirme le collectif McDroits dans un courrier à la Défenseure des droits, qui veille au respect des droits et libertés en France.

“Nous pensons qu’il ne s’agit pas de comportements isolés, mais du résultat d’une culture d’entreprise nocive”, poursuit le collectif, qui est soutenu par les syndicats CGT, SUD Solidaires et le réseau militant ReAct, dans ce courrier transmis le 24 février.

McDroits y a joint 164 témoignages directs de harcèlements sexuels et de discriminations sexistes reçus depuis un an, selon sa porte-parole Mathilde Simon, qui dénonce l’inaction de l’enseigne américaine.

“Chez McDonald’s, les questions de harcèlement et de discrimination sont anciennes et généralisées” et ces faits “se déroulent dans le plus grand silence des responsables et dans un mépris constant des victimes”, poursuit McDroits.

“L’enseigne travaille au renforcement permanent des mesures en place, en collaborant avec l’ensemble des experts et des parties prenantes, car aucun comportement inapproprié n’a sa place dans les restaurants McDonald’s”, a réagi la direction de la chaîne de restauration rapide, sollicitée par l’AFP.

Celle-ci indique avoir décidé il y a plusieurs mois de renforcer son action sur ces enjeux et assure que dans les prochaines semaines, l’ensemble de ses encadrants aura suivi un module de formation obligatoire sur ces questions. Un numéro de soutien psychologique est également en cours de déploiement.

Enfin, la marque rappelle avoir pris “32 mesures disciplinaires” depuis 2019 après des faits avérés et assure que pour “82% des équipières”, leurs managers agissent correctement à leur égard.

Selon le collectif, 25 nouvelles plaintes, portant le total à 50 depuis 2016, ont pourtant été déposées pour des accusations similaires en 2020. McDroits rappelle également qu’une coalition internationale de syndicats a annoncé avoir porté plainte devant l’OCDE pour des faits soit-disant équivalents.

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