Un client est-il obligé de payer le “supplément corona” dans un restaurant?

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La crise sanitaire a pesé sur les finances des cafés et des restaurants du pays. Certains établissements imposent un “supplément Covid-19” à leurs clients. Est-ce légal ?

La reprise dans les restaurant se fait depuis le 8 juin avec des conditions sanitaires des plus strictes pour lutter contre le virus. Certains établissements ont dû investir dans de nouveaux aménagements pour permettre la distanciation sociale entre les clients, le nombre de tablées a été réduit, le personnel doit porter des masques,…

Dans ce contexte, un restaurant réputé du centre de Bruxelles, le VIVA M’boma, a décidé d’appliquer un “supplément Covid-19” à ses clients les dix premiers jours de sa réouverture. Sur un ticket de caisse daté du 10 juin 2020 qui a fait le tour des réseaux sociaux, on peut ainsi lire “2 mesures Anti-Covid19, 5 euros”, soit une addition finale augmentée de 10 euros.

Sur la Toile, les réactions sont vives. Si certains comprennent le supplément et se montrent solidaires envers le restaurateur et son équipe, d’autres fustigent le fait que ce soit “toujours le consommateur final qui doit payer les pots cassés”.

Au final, c’est toujours au consommateur final sur qui cela a des répercussions! C’est déjà lui qui subit largement les pots cassés de pleins d’autres secteurs. Que l’horeca se tourne vers là ou il y’a de l’argent, le gouvernement donc. Sinon, on ne pourra même plus se rendre au resto à ce train là. En plus, 5 euros ! C’est tout de même 1/5 du prix moyen du panier hebdomadaire de la menagère”, laisse entendre un internaute sur la page Facebook du restaurant en question.

Un autre client solidaire trouve de son côté “tout a fait normal que le prix soit ajusté en fonction des charges supplémentaires”.

Pas illégal

La pratique n’est pas illégale, à condition seulement que le client soit prévenu. La pratique est autorisée puisqu’un prestataire peut librement fixer ses prix. Elle devient néanmoins illégale et inacceptable lorsque le consommateur n’est pas prévenu au préalable. Dans ce cas, il peut refuser de payer le supplément“, réagissait récemment Julie Frère, porte-parole de Test Achats, alors que la mesure avait aussi été prise dans d’autres secteurs, comme chez des dentistes ou des garagistes, avec des “suppléments corona” pouvant aller jusqu’à 50 euros par prestation.

Sur sa page Facebook, la direction du restaurant VIVA M’boma a tenu à apporter quelques précisions suite aux réactions des internautes : “Ne sachant pas ce qu’allait représenter en termes de frais supplémentaires les mesures anti-Covid que nous imposait le gouvernement, nous avions décidé d’appliquer un supplément de 5 euros par couvert en informant chaque table. Cela a duré 10 jours et les clients comprenaient notre position.”

Le restaurant explique avoir du faire face à trois mois sans activité, avec une capacité d’accueil diminuée de moitié et un chiffre d’affaires en berne, avec des frais supplémentaires et des charges identiques. VIVA M’boma précise n’avoir procédé à aucun licenciement, malgré la crise, “parce que nous sommes une équipe dans le pire comme dans le meilleur”. Et ajoute que la mesure était bien annoncée à l’entrée de son établissement, sans mauvaise surprise pour les clients donc.

L’équilibre est déjà, en temps normal, difficile a trouver quand on respecte les règles (100% déclaré)… Nous ne voulions pas choquer, juste répercuter des frais qui n’étaient pas prévus dans notre marge “, conclut l’établissement.

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