Un CEO divise son salaire par dix pour l’offrir à ses employés: le bilan 5 ans après

Dan Price et ses employés. © Printscreen/www.idahostatesman.com

Le chef d’entreprise américain Dan Price (30 ans) avait fait le buzz en 2015 en annonçant revoir totalement les salaires de ses employés. 5 ans plus tard, il fait le bilan.

Certains y avaient vu une action de com’, d’autres, un geste altruiste bienvenu dans le secteur. En 2015, Dan Price, le fondateur et CEO de Gravity Payments, une société spécialisée dans les paiements par cartes de crédit, avait décidé de diviser de façon drastique – par 14 ! – son salaire pour le porter à 70.000 dollars (65.700 euros), soit le salaire minimum annuel de ses 120 employés.

Cinq ans après avoir pris cette décision, Dan Price a fait le point sur la situation de sa société via son compte Twitter. Alors que de mauvaises langues lui prédisaient la faillite, les résultats sont plutôt encourageants, même s’il a rencontré quelques difficultés.

  • Son chiffre d’affaires a triplé
  • Il y a 10 fois plus de propriétaires parmi les salariés
  • Les épargnes pension ont doublé
  • 70% des employés ne sont plus endettés
  • Les employés avec des enfants ont été multipliés par 10
  • Le turnover a été réduit de 2
  • 76% des équipes se sentent engagées au travail

Le CEO de Gravity Payments explique avoir connu des difficultés ponctuelles, avec notamment une courte période où son chiffre d’affaires a été divisé par deux. Pas de restructuration dans ce cas de figure, mais tout le monde a accepté une baisse de salaire temporaire. Résultat : 5 mois plus tard, la situation était revenue à la normale.

Parmi ses employés, certains ont aussi critiqué la décision. Le Times rapporte les propos d’une ex-directrice financière, qui a quitté l’entreprise après la décision de Dan Price, au motif qu’il “a augmenté les gens qui ont le moins de compétences et sont le moins équipés pour faire le travail, alors que ceux qui en font le plus n’ont eu presque rien.”

Une plus grande richesse n’apporte pas grand chose au bonheur

Pour la petite histoire, Dan Price a eu l’idée d’abaisser son salaire au niveau de ses employés, après avoir lu un article sur le bonheur racontait-il à l’époque dans The New York Times. Dans cet article, un revenu de 75.000 dollars est considéré comme une sorte de point pivot. Pour les personnes qui se situent un peu en deçà, tout argent supplémentaire a un grand impact, car elles tombent dans les difficultés en cas de frais médicaux imprévus, d’importants frais scolaires pour les enfants ou bien en cas de séparation. Mais la personne qui gagne plus de 70-75.000 dollars ne voit pas vraiment d’amélioration dans sa vie.

Avec ce niveau de revenus, le “rêve américain” est réalisable: une maison, une bonne école pour les enfants, une voiture. Tout montant qui dépasse ce seuil apporte, certes, une encore plus grande richesse, mais n’ajoute pas grand-chose, au bien-être.

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