Umicore: Frère mise sur les métaux et le recyclage

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Présentée comme la seule grande entreprise belge n’ayant aucun actionnaire de référence, Umicore verra peut-être cette lacune comblée suite à l’entrée de GBL dans son capital. Le groupe d’Albert Frère a en effet déclaré ce matin détenir 4 % de ses actions, cette (petite) participation ayant été acquise par achats en Bourse. Le holding belge devient ainsi le 2e actionnaire du groupe, derrière Blackrock.

Devenue une entreprise de haute technologie, Umicore suscite en effet l’intérêt des gestionnaires d’actifs, notamment anglo-saxons, qui n’hésitent pas à placer le titre dans leurs portefeuilles. Au travers de ses divers fonds, l’américain Blackrock, numéro un mondial, détient ainsi 5,60 % des actions Umicore.

GBL qualifie de “stratégiques” ses participations dans Total, Lafarge ou encore SGS, le groupe suisse dont il détient 15 % depuis le mois dernier. Les 4 % acquis dans Umicore font, eux, partie des investissements dits “pépinière”, c’est-à-dire susceptibles de devenir stratégiques… ou d’être abandonnés. GBL n’est donc pas (encore) un actionnaire de référence, c’est-à-dire engagé sur le long terme.

L’intérêt d’Albert Frère pour l’ancienne Union Minière ne saurait surprendre dans la mesure où cette entreprise fait aujourd’hui partie de la crème technologique internationale dans le domaine des métaux. Umicore est leader mondial de la récupération des métaux précieux au départ de déchets, son site de Hoboken (Anvers) étant considéré comme le plus important et le plus performant du monde. Le groupe est également devenu producteur de matériaux de pointe tels que les catalyseurs, à usage automobile comme industriel, les matériaux pour piles rechargeables, panneaux photovoltaïques, piles à combustible, etc.

Cette énorme valeur ajoutée permet à Umicore d’être beaucoup moins sensible à la conjoncture économique que naguère, quand il était producteur de métaux de base (cuivre et zinc en particulier) et que d’énormes pertes pouvaient succéder à de plantureux bénéfices. Le groupe n’est pas pour autant immunisé contre les aléas conjoncturels et l’exercice 2013 sera en retrait sensible sur le précédent, déjà marqué par un 2e semestre très faible. La direction avance un bénéfice opérationnel compris entre 300 et 330 millions d’euros pour cette année, contre 372 millions en 2012. Ces perspectives plutôt moroses expliquent que le titre ait reculé de plus de 19 % depuis le début de l’année.

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