Trends Impact Award : un employé bien dans sa tête et son corps
Fin novembre, les Trends Impact Awards récompenseront les PME et les grandes entreprises qui ont un impact durable sur leur environnement. Des prix seront remis dans six catégories, tandis qu’un Global Impact Award sera attribué au projet le plus complet. Cette semaine, nous vous présentons le Trends Impact Award pour le bien-être.
Mens sana in corpore sano – un esprit sain dans un corps sain – est un slogan bien connu et souvent utilisé dans le monde du sport. Ces dernières années, de nombreux sportifs de haut niveau ont déclaré ne plus pouvoir ou vouloir faire face à la pression mentale qui s’est accrue au cours de la dernière décennie, en partie en raison des médias sociaux. Que des athlètes comme la star du tennis Naomi Osaka, l’heptathlonienne Nafi Thiam ou le cycliste Tom Dumoulin parlent si ouvertement des démons qu’ils ont dans la tête était autrefois impensable. Le fait que ce tabou soit en train d’être brisé est un signe des temps. Dans le monde des affaires également, les entrepreneurs et les employés osent se montrer plus vulnérables. En ce domaine, Joost Callens, PDG de l’entreprise de construction Durabrik, a été un pionnier. Hélas, le problème du bien-être dans notre société – et donc aussi dans nos entreprises – s’aggrave. Une étude menée tout récemment par le prestataire de services RH Securex et la KU Leuven a montré que pas moins de 28,5% des salariés belges risquent le burn-out, contre 23,8% en 2019. La pandémie de covid a donc exacerbé l’ “épidémie d’épuisement professionnel”. Quarante et un pour cent des plaintes pour épuisement professionnel présentent cinq caractéristiques spécifiques, dont quatre sont liées au travail: la charge émotionnelle, l’intensité du travail, la charge privée, l’insécurité de l’emploi et les conflits concernant le rôle au travail.
L'”économie du bien-être” va au-delà des mesures visant à mieux concilier vie professionnelle et privée ou à prévenir le burn-out.
Que pouvons-nous faire?
Les personnes qui se sentent bien dans leur peau et mènent une vie saine sont plus performantes. Une situation win-win tant pour l’employé que l’employeur. Selon Jochen Vincke, associé du cabinet de conseil PwC, l’un des moyens d’atteindre le bien-être consiste à concilier au mieux vie professionnelle et vie privée. “Par exemple, organiser le travail pour que les jeunes parents puissent bien combiner leur emploi avec l’évolution de leur carrière. Le fait de travailler à temps partiel dans une entreprise ne doit pas signifier que vous deviez faire une croix sur les promotions. Surtout en ces temps de travail hybride. Cela signifie également qu’il faut faciliter le travail à distance. Notre système fiscal, par exemple, est un obstacle: il est difficile de faire en sorte qu’une personne des Pays-Bas voisins travaille pour une entreprise en Belgique depuis chez elle.” Cette “économie du bien-être” va au-delà de l’adoption de mesures visant à mieux concilier vie professionnelle et vie privée ou à prévenir le burn-out, elle touche également les fondements de notre économie. On critique de plus en plus les grilles d’analyse tels que la croissance du PIB, qui constituent une mesure unilatérale de l’état d’une société. Le commerce des armes ou du pétrole augmente également le PIB, mais pas le bien-être collectif à l’intérieur des frontières de la planète.
Quels projets recherchons-nous?
Wayne Visser, professeur de transition durable à l’Antwerp Management School (qui, comme PwC, est impliqué dans les Trends Impact Awards) s’attend à recevoir beaucoup de projets visant à améliorer la santé et le bien-être sur le lieu de travail. “Comment par exemple aider les collaborateurs à être en meilleure forme physique en leur donnant la possibilité d’y travailler. Je pense également à des projets liés à notre alimentation ; on constate une tendance à abandonner la viande rouge et les plats préparés pour une alimentation plus saine. Nous aurons probablement aussi des projets liés à la santé mentale. Nous avons beaucoup de mal à gérer le burn-out. Certaines entreprises travaillent avec des coachs sur le lieu de travail et proposent des programmes de pleine conscience.” Wayne Visser constate également l’arrivée d’un autre type de demande, davantage axée sur la technologie. “Pensez à la manière dont on peut utiliser l’impression 3D pour fabriquer des prothèses par exemple, une technologie qui réduit leur prix par 10, ou à d’autres innovations technologiques dans le domaine des soins de santé.”
Trois exemples hors de nos frontières
1. L’organisation Growing Minds, basée aux Etats-Unis, met en relation des agriculteurs, des entreprises alimentaires et des écoles afin que les élèves aient accès à une alimentation saine à l’école. Il aide les élèves à choisir des repas sains. Aux Etats-Unis en particulier, l’obésité chez les jeunes et les aliments riches en sucre sont un problème.
2. L’entreprise alimentaire anglo- néerlandaise Unilever s‘efforce depuis des années de proposer un lieu de travail aussi agréable que possible, et ce grâce à des programmes de soutien et la technologie nécessaire. Les employés choisissent où et quand ils travaillent – même parfois à l’étranger.
3. L’entreprise indienne Wet & Dry Personal Care, qui fabrique des produits d’hygiène pour les femmes, permet à ses employées de prendre deux jours de congé par mois pendant leurs règles afin qu’elles n’aient pas à venir au bureau alors qu’elles souffrent de douleurs menstruelles.
Trends Impact Awards
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