Tout en dentelle: après quelques années difficiles, Van de Velde se développe à nouveau

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Le fabricant de lingerie de Wichelen, en Flandre-Orientale, se concentre sur ses propres marques, ses magasins physiques et la connexion avec le client.

1. Un design belge

Deux fois par an, deux équipes d’une quarantaine de designers développent de nouvelles collections pour Marie Jo et PrimaDonna, les deux marques phares de Van de Velde. Pour la collection printemps-été, ils ajoutent des maillots et tenues de plage. Au total, une centaine de nouveaux modèles sont dessinés chaque saison. Les fournisseurs, les experts en production et matériaux techniques, les stylistes et les piqueurs travaillent de concert dès le début du processus.

2. Des matières premières européennes

Chaque semaine, 40 km courants de tissu sont livrés. L’entreprise s’approvisionnant principalement auprès des mêmes fournisseurs européens, elle est moins touchée par la pénurie de matières premières. Les tissus sont déroulés sur deux “tables de relaxation”, relaxés avec de l’air pulsé, puis ré-enroulés à la bonne tension.

3. Tests en laboratoire

Un soutien-gorge peut compter jusqu’à 45 pièces: de la dentelle, des noeuds, des fermoirs, des rubans, des perles, des agrafes, des boutons… Toutes ces pièces subissent des tests en laboratoire: résistance ( photo), piqûres, lavage, séchage et tenue des couleurs. La traçabilité et un contrôle de qualité permanent garantissent que tout défaut éventuel est trouvé et corrigé.

4. La découpe

Un plan de coupe est calculé par ordinateur pour minimiser les pertes de matière. Le tissu est débité en grandes pièces, superposées jusqu’à 4 cm d’épaisseur. Les couches reposent pendant 12 heures avant qu’un robot de découpe ne les traite, aspirant au passage les résidus. La dentelle, elle, est encore coupée à la main, avec des couteaux spéciaux.

5. Rassemblement des pièces

Une équipe logistique rassemble alors les différentes pièces par marque, type, couleur et taille, soit 120.000 à 150.000 par semaine. Une gigantesque armoire à tiroirs robotisée livrera ensuite les pièces en fonction du planning de production.

6. Assemblage et couture

Toutes les premières pièces sont cousues, recousues et finies en Belgique. Elles sont commentées et améliorées par un panel spécifique d’employées qui les essaient sur elles-mêmes, chacune offrant une taille de bonnet différente. Ce n’est qu’après 12 à 15 semaines, lorsque le design, le confort et la qualité sont au point, que les piqueuses établissent une fiche technique pour chaque type et taille de lingerie. Grâce à cette fiche, les couturières de l’usine tunisienne de Van de Velde ou de la société chinoise créée en joint-venture produisent jusqu’à 30.000 pièces par jour. Les articles nouveaux et complexes sont tous contrôlés individuellement après la production. Pour les autres produits, on procède par échantillonnage.

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Priorité au service en boutique

Installée depuis 1919 à Schellebelle (Wichelen), entre Alost et Gand, l’entreprise familiale Van de Velde élabore “une lingerie de haute qualité taillée sur mesure”. “Lors du passage à la troisième génération, on a ajouté de la créativité et un côté ‘mode’ à notre fabrication artisanale. Depuis, la formule est un succès”, déclare Herman Van de Velde, le président. Aujourd’hui, seuls deux représentants de la troisième et de la quatrième génération travaillent encore dans l’entreprise.

Nommée CEO à la fin 2018, Marleen Vaesen est la première femme à la tête de le firme. Elle se concentre sur le développement de ses trois marques (Marie Jo, PrimaDonna, Andrès Sarda) et donne la priorité au réseau de magasins (4.000 boutiques dans le monde), après que Van de Velde eût tenté sans succès une stratégie en ligne. “Nous soutenons désormais nos revendeurs avec des campagnes, des formations et des solutions pour traverser la période de corona “, dit Marleen Vaesen. Il faut dire que le chiffre d’affaires, les bénéfices et le cours de l’action étaient sous pression. “Il y avait trop de projets, souvent à l’étranger, avec des consultants extérieurs qui ne participaient pas au résultat. Je les ai supprimés. Notre expertise est à nouveau centralisée en Belgique. A la satis- faction de la majorité de nos employés, nous nous limitons à une vingtaine de projets stratégiques, axés sur le chiffre d’affaires. Chiffre qui montre à nouveau une tendance positive.”

Au premier semestre 2021, Van de Velde a réalisé un chiffre d’affaires de 97,6 millions d’euros et un bénéfice de 18,2 millions d’euros. L’entreprise compte 1.231 employés dans le monde, dont 229 à l’usine de Schellebelle.

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