Stage d’études: un mois dans le fauteuil du patron

Cas De Schinkel "Un CEO ne peut pas vivre dans une tour d'ivoire." © PG

Chaque année, le prestataire de services RH Adecco Group offre à un étudiant l’occasion d’occuper un poste de tout premier plan.

L’opération “CEO for One Month” est une initiative visant à susciter l’intérêt des jeunes pour les postes de haut niveau. Cette année, c’est Cas De Schinkel, 22 ans, originaire d’Aalter, près de Gand, qui a été sélectionné parmi un millier de candidats pour devenir patron par intérim. “A 10 ans, je disais déjà à ma mère que je voulais travailler en costume et devenir un homme d’affaires”, se souvient-il. Son rêve a été exaucé: pendant un mois, cet étudiant en sciences économiques appliquées de l’université de Gand a donc marché dans les pas de Jan Dekeyser, country manager Belux chez Adecco.

TRENDS-TENDANCES. Comment avez-vous vécu ce dernier mois?

CAS DE SCHINKEL. Les premiers jours, j’ai été submergé par les informations. Je n’ai pas de formation en RH: cette partie est à peine abordée dans mes études. J’ai dû rapidement embrayer et passer de ma culture financière au people business. Je vois bien maintenant que les deux ne sont pas dissociés. Dans les RH aussi, il est important de trouver un bon équilibre entre l’aspect humain et les chiffres. C’était formidable d’être aux premières loges pour apprendre à maîtriser cet équilibre. Et bien sûr, j’ai fait beaucoup de rencontres intéressantes. Pour un étudiant, ce n’est vraiment pas fréquent.

Quel a été le moment fort de ce “job d’étudiant”?

J’ai eu l’occasion de lancer un projet moi-même, sous le regard attentif de Jan Dekeyser. L’idée est d’arriver à une collaboration plus étroite entre Adecco Group et les associations d’étudiants afin que l’entreprise soit top of mind chez les diplômés ou quiconque recherche un job étudiant. Je ne peux guère en dire plus pour le moment, le projet n’en est qu’à ses débuts. Mais le fait de m’avoir confié cette responsabilité témoigne d’une grande confiance.

J’ai aussi pu participer à une réunion importante au niveau de l’Europe du Nord. La tension était palpable, mais une fois la réunion commencée, le stress diminue. Les résultats se sont avérés bons, à la satisfaction de tous.

Votre vision du leadership et du management a-t-elle évolué?

Un CEO ne peut pas vivre dans une tour d’ivoire. Les réunions étaient des moments très inspirants. Il y a beaucoup d’ouverture d’esprit et les participants ne se sont pas retenus parce que j’étais présent. Ça pouvait chauffer par moments. On n’hésite pas à mettre le poing sur la table pour faire valoir son point de vue. Il y a des conflits et des discussions, ça fait partie du jeu. Mais il faut rester rationnel et ne pas tomber dans le piège de l’émotion, surtout dans le secteur RH. C’est un domaine dans lequel Jan Dekeyser est très fort. J’ai vu aussi l’importance d’établir des priorités. Comme étudiant, vous êtes sous pression au moment des examens. Dans une entreprise, il y a des délais à respecter tous les jours. On a vraiment besoin d’être structuré.

Y a-t-il un aspect de la vie d’un CEO que vous auriez sous-estimé?

Les longues journées qu’on passe à travailler devant l’ordinateur. Quand c’est calme, la “vraie” journée de travail s’arrête à 19 h, mais il faut encore préparer des réunions ou des présentations, répondre aux e-mails… Je ne savais pas ce que c’était que travailler dur ( sourire).

Vous avez été payé 6.000 euros pour ce job d’étudiant…

Je ne l’ai su qu’à la fin. J’ai déposé une petite partie sur mon compte d’épargne. Le reste, je vais l’investir: pendant la pandémie, j’ai voulu en savoir plus sur les marchés financiers et, avec mes amis, nous les avons suivis de près. C’était sans doute le bon moment puisque nous avons obtenu un bon rendement. Je veux continuer sur cette lancée.

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