Spreen Athletics, des tenues sportives en fibres recyclées
Marier performance sportive et écologie, tel est le pari relevé par Aloïs Echard. A 22 ans, cet étudiant bruxellois a lancé sur fonds propres une gamme de vêtements pensés pour l’effort, à base de fibres de bouteilles en plastique recyclées.
Pour Aloïs Echard, féru de sport et d’écologie, tout bascule lorsqu’il voit The True Cost, un documentaire du réalisateur Andrew Morgan dénonçant les dérives de la fast fashion. Pour ce sportif amateur, qui aspire à monter un projet qui a du sens, c’est le déclic: “Ce documentaire met en lumière les aspects opaques de l’industrie textile, son impact sur la pollution, les conditions de travail des ouvriers… Evoquant notamment des marques que je portais, j’ai senti un décalage entre mes tenues et mes valeurs. Et j’ai commencé à réfléchir à des vêtements qui seraient en phase avec celles-ci”. Alors qu’il suit des études en communication, le jeune homme accumule les petits boulots et avec 5.000 euros ainsi gagnés, il lance Spreen Athletics. “Spreen”, soit la contraction de sprint et de green, références au sport et à l’écologie, les deux axes des tenues techniques que l’entreprise produit, avec un impact minimal sur la planète, toutes les pièces étant confectionnées avec des fibres de polyester recyclé à partir de bouteilles en plastique PET. Et pour chaque pièce achetée, en collaboration avec l’association Graine de Vie, un arbre est planté!
55 euros : le prix d’un t-shirt (H ou F) ou d’une brassière Spreen Athletics.
Le sportif a la carte verte en main
Pour l’entrepreneur de 22 ans, qui consacre désormais ses journées à son projet tout en suivant des cours de marketing le soir pour apprendre à le gérer au mieux, l’écodurabilité est en effet une priorité. ” De plus en plus de gens se soucient de la qualité et de l’impact socio-écologique de ce qu’ils achètent, ils veulent de vraies actions, de la transparence. Les marques qui ne le comprennent pas vont le payer cher. C’est du côté des jeunes marques que le changement écologique et social va s’opérer, ainsi que du côté des consommateurs! ” Pour convaincre ces derniers, de belles paroles vertes ne suffisent, il faut aussi des produits efficaces et attractifs. ” C’est la raison pour laquelle j’ai attendu d’avoir des précommandes ( via les réseaux sociaux, Ndlr) avant de lancer ma production. Si mes tenues ne plaisaient pas, à quoi bon les réaliser?”
Heureusement, les sportifs ont répondu présent. Depuis sa création au printemps dernier, Spreen Athletics propose en ligne une dizaine de vêtements et accessoires (t-shirt, brassière, leggings, short, casquette, etc.) qu’Aloïs fait confectionner en Lettonie. ” J’aurais aimé les produire ici ou en France mais peu d’usines travaillent sur les matières écoresponsables, ou alors, l’impact sur le prix final est trop élevé. Or, je veux proposer des pièces de qualité et abordables qui puissent concurrencer les grandes marques. Mais il était important pour moi de rester en Europe. Avec cette usine à taille humaine, engagée au niveau de la transition écologique, j’y parviens. En outre, les ouvriers y travaillent dans des conditions équitables. Au final, cela me permet de proposer des pièces au prix le plus juste. ” Soit 55 euros pour un t-shirt ou une brassière, 70 euros pour un short, 75 euros pour des leggings… Avec de quoi se rémunérer? ” Ma marge est réduite, je ne m’octroie pas de salaire pour le moment mais j’espère atteindre la rentabilité d’ici six mois à un an. “
Un article de Sigrid Descamps.
Vous avez repéré une erreur ou disposez de plus d’infos? Signalez-le ici