Sowalfin se met au vert avec son dispositif Easy’green

© M. Houet

Avec son dispositif Easy’green, la Sowalfin, au travers de son pôle environnement, conseille, accompagne et aide financièrement les TPE et PME wallonnes à réduire leur facture énergétique tout en diminuant les émissions de CO2 . Ou quand écologie rime avec économie.

A moins d’habiter sur Mars (et encore…), plus personne aujourd’hui ne peut ignorer les bouleversements climatiques qui perturbent de plus en plus notre planète. Face aux défis environnementaux que les gouvernements ont à relever, les initiatives se multiplient. La dernière en date n’est autre que le pacte vert ( green deal) de la Commission européenne. Les autorités régionales ne sont pas en reste comme en témoignent les ambitions environnementales affichées par les gouvernements wallon et bruxellois.

En Région wallonne, l’Awex a ainsi fait de l’année 2020 celle du développement durable. C’est dans ce contexte que s’inscrit le dispositif Easy-green lancé fin 2017 par la Sowalfin. Comme le souligne Anne Vereecke, membre du comité de direction de la Sowalfin et responsable des pôles innovation et environnement du groupe, ” dans la déclaration de politique régionale, des objectifs ambitieux ont été fixés avec une réduction de 55% des gaz à effet de serre en 2030 par rapport à 1990 et pour 2050, la neutralité carbone dont 95% de réduction des gaz à effet de serre par rapport à 1990 “.

Non une contrainte, mais une opportunité

Consciente des enjeux environnementaux, la Sowalfin entend jouer son rôle auprès des PME et TPE wallonnes. Un rôle qui dépasse celui de son activité historique de financement. Au fil des années, elle a développé des produits et services afin de mieux répondre aux besoins des entreprises : du micro-crédit au financement à l’international, en passant par l’innovation, la transition énergétique, la sensibilisation à la transmission d’entreprise, la gestion du Prêt coup de Pouce, etc. En 2018, elle a repris les missions de sensibilisation et d’accompagnement de l’Agence pour l’entreprise et l’innovation. En matière de transition énergétique et plus spécifiquement de transition bas carbone, elle se positionne ici aussi en guichet unique avec ses quatre métiers à destination des entreprises : l’orientation et l’information, la sensibilisation, l’accompagnement et le financement.

Le message que nous souhaitons faire passer auprès des PME et TPE est que l’environnement est un pari gagnant. ” Anne Vereecke (Sowalfin)

” Le message que nous souhaitons faire passer auprès des PME et TPE est que l’environnement est un pari gagnant, reprend Anne Vereecke. Actuellement, encore trop d’entreprises le perçoivent comme une contrainte, notamment à cause des normes et des obligations qui vont devenir plus strictes dans l’avenir. Nous leur disons qu’elles doivent aborder ces changements comme une opportunité. Maintenant, il est vrai que ce n’est pas facile pour les patrons. D’abord, ils n’ont pas nécessairement conscience des enjeux et estiment que ce n’est pas un problème dans l’immédiat. Ensuite, ils ont souvent le nez dans le guidon et disposent rarement des ressources en interne et des financements pour mener à bien cette transition. C’est ici que nous pouvons intervenir et les aider. Cette transition et les investissements qu’elle nécessite sont encore trop souvent vus comme des coûts. Or, à terme, ils vont permettre d’améliorer la compétitivité et la rentabilité des entreprises. L’avantage n’est pas qu’écologique, il est également économique. ”

Le changement est en route

Mais si les entreprises sont encore, pour la plupart, faiblement conscientisées, de plus en plus de facteurs et de ” pressions ” les invitent à se pencher sur ces questions. Que ce soit la conscience accrue des consommateurs face au changement climatique, l’augmentation des prix de l’énergie ou encore l’évolution de la législation. Est-ce à dire que rien n’a été entrepris jusqu’à présent ? Absolument pas. Les grandes entreprises ainsi que les sociétés actives dans des domaines énergivores ont depuis longtemps investi afin d’améliorer leurs processus de production afin de les rendre plus efficients. De nouvelles entreprises actives dans l’éco-innovation, par exemple, sont également bien conscientes des enjeux. Mais cela n’empêche qu’il y a encore du pain sur la planche pour la majorité des PME et TPE wallonnes. C’est pour accompagner ces dernières et les aider à mettre sur pied une démarche structurée que la Sowalfin a lancé fin 2017 le dispositif Easy’green.

” Avec Easy’green, nous leur proposons une solution complète, explique Anne Vereecke. Quatre objectifs sont au programme : l’efficience énergétique qui permet de produire autant avec moins d’énergie ; la production d’énergie renouvelable ; la réduction de l’utilisation de gaz fluorés dans les installations de froid ; l’éco-innovation, dans le but de réduire les gaz à effet de serre, dont l’économie circulaire et les circuits courts. Nous sommes un acteur neutre. Notre mission est de fournir aux entreprises qui nous sollicitent une information pertinente et d’intérêt général. ” En matière de sensibilisation, la Sowalfin mise sur une série de canaux de communication tels que site internet, brochures, FAQ, etc. Elle collabore avec les fédérations sectorielles, des banques, certaines professions comme les frigoristes ou auditeurs énergétiques, des groupements d’entreprises, l’UWE, etc.

Sowalfin se met au vert avec son dispositif Easy'green
© M. Houet

Accompagnement et financement

Afin d’accompagner les entreprises, la Sowalfin s’appuie sur un réseau de référents en transition bas carbone proches du terrain et des entreprises tels que la Maison de l’Entreprise, Entreprendre.wapi, Igretec, le BEP, Cap Innove, Eklo et l’UCM. Autant de points de contact au service des entreprises. Avec l’AwAC (Agence wallonne de l’air et du climat), elle dispose d’un expert froid qui peut aider à opérer les bons choix et à élaborer les réponses aux questions pertinentes. Plus globalement, elle met les entreprises qui le souhaitent en relation avec des experts et prestataires spécialisés (facilitateurs, auditeurs énergétiques, frigoristes, bureaux d’études, etc.). De plus, depuis mars 2019, des chèques économie circulaire sont disponibles pour une étude de faisabilité technique et économique d’un projet d’économie circulaire à l’échelle de la PME.

Investir dans l’environnement va permettre d’améliorer la compétitivité et la rentabilité des entreprises. L’avantage n’est pas qu’écologique, il est également économique. ” Anne Vereecke (Sowalfin)

En matière de financement, qui demeure le core business de la Sowalfin, une multitude d’outils sont destinés aux entreprises. Dans le cadre d’Easy’green, il s’agit principalement d’un prêt subordonné (sans garanties). Les investissements soutenus sont ceux qui permettent d’améliorer l’efficacité énergétique, la production d’énergie au départ de sources renouvelables, les projets éco-innovants avec un impact direct sur les émissions de CO2, la gestion intelligente de l’énergie, la réduction des gaz fluorés et les projets d’économie circulaire. Pour pouvoir bénéficier du financement de la Sowalfin, il faut avoir au moins un siège d’exploitation en Wallonie. Les financements s’adressent aux indépendants, TPE, PME (y compris ASBL). L’intervention de la Sowalfin varie en fonction des projets et des demandes. Elle peut être plus ou moins importante – jusqu’à couvrir 100% de l’investissement – mais aussi se combiner avec d’autres acteurs.

Demain se prépare aujourd’hui

Les autorités publiques, européennes en tête, savent que la transition énergétique est un processus qui doit se réaliser par étapes. C’est pourquoi la législation a adopté le même rythme et procède à une évolution progressive des normes. C’est le cas, par exemple, en ce qui concerne les gaz fluorés que l’on retrouve, entre autres, dans l’industrie agroalimentaire, de la distribution ou encore pharmaceutique. Or, ces gaz jouent un rôle important dans l’effet de serre. L’Union européenne a donc décidé d’en diminuer progressivement l’usage d’ici à 2025. Sans entrer dans les détails techniques, le but est de privilégier à terme des gaz qui ont un PRP (pouvoir de réchauffement planétaire) moindre. ” C’est un exemple concret d’investissements que les entreprises auront à consentir afin de se conformer à la législation, indique Martin Grégoire, collaborateur au pôle environnement de la Sowalfin. Elles peuvent soit changer l’installation, soit procéder à un drop in (changer le gaz) ou un retrofit (changer le gaz et réaliser les adaptations nécessaires de l’installation). Les coûts ne sont pas les mêmes et varient d’un facteur de 1 à 10 entre des adaptations et le changement complet. Mais à défaut d’adaptations, la facture de rechargement du gaz progressivement interdit est déjà en train d’augmenter sensiblement (fois cinq en quelques mois). ”

La société Ansolive, basée à Ans, spécialisée dans les produits méditerranéens a bénéficié d’un financement de la Sowalfin. Il s’agissait de remplacer l’ensemble des installations frigorifiques qui étaient vétustes et utilisaient comme gaz réfrigérant le R404 interdit depuis le 1er janvier 2020 car son PRP est très élevé (3.922). Les nouvelles installations fonctionnent au CO2 et intègrent un système de récupération de chaleur en conformité avec les exigences de la Région wallonne pour 2030. ” Nous avons financé l’intégralité de ce remplacement via un prêt subordonné sur 10 ans dont une année de franchise “, détaille Anne Vereecke. Dans un autre registre, nous avons financé divers investissements (éclairage, chauffage, panneaux photovoltaïques) de l’ordre de 200.000 euros dans une PME sur le même mode. La première année, l’entreprise ne rembourse que les intérêts. A partir de la deuxième année, elle rembourse 24.000 euros et économise sur sa facture entre 37.000 et 47.000 euros par an, selon l’évolution des prix de l’énergie. En d’autres termes, l’opération est entièrement bénéfique, améliore la rentabilité et la trésorerie de l’entreprise, sans avoir eu à mobiliser des fonds propres ou des garanties pour financer la réduction de l’empreinte carbone. ”

Croissance durable

Dernier exemple d’intervention de la Sowalfin avec la société Gramitherm à Auvelais pour un projet industriel basé sur l’éco-innovation. Cette société fabrique des panneaux isolants thermiques à haute performance au départ d’herbe naturelle. Le montant total de l’investissement de l’unité de production s’est élevé à 2 millions d’euros. Dans ce cas, c’est une combinaison de plusieurs sources de financement (banque, invests, Sowalfin et apport en capital des investisseurs privés) qui a permis de boucler le besoin financier.

Depuis son lancement en novembre 2017, Easy’green ne cesse de croître : un dossier présenté en 2017, 35 en 2018 et 128 en 2019. Les montants décidés lors des comités d’investissements épousent la même courbe ascendante : 200.000 euros en 2017, 8,5 millions en 2018 et 22,4 millions en 2019. Soit une progression des investissements de 164% sur les deux derniers exercices. Last but not least, grâce à l’effet de levier, ce sont au total 124 millions d’euros qui ont été investis dans les entreprises.

En ce qui concerne la répartition de ces investissements, 40% ont porté sur les énergies renouvelables, 33% sur l’éco-innovation et 27% sur l’efficacité énergétique. Depuis le lancement d’Easy’green, ces améliorations et nouveaux systèmes permettent d’économiser plus de 11.000 tonnes de CO2 par an. Un total non négligeable et qui ne va cesser de croître dans les années qui viennent. Tout bénéfice tant pour l’environnement que pour l’économie.

Quelques conseils en énergie pour les entreprises

Diminuer d’un degré la consigne de chauffage : 7% d’économie

Un WC à double touche permet de réaliser une économie d’eau de 45 à 60%

Un détecteur de présence permet des économies d’énergie jusqu’à 55%

Un double vitrage permet de diminuer les pertes thermiques de 71%

Une isolation du toit permet d’économiser 83% d’énergie

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