Sigma Conso, le Petit Poucet belge de la consolidation parmi les géants

Dominique Galloy. © PG

Après s’être imposée sur le marché belge de la consolidation comptable, l’entreprise bruxelloise Sigma Conso a élargi son expertise au “corporate performance management” avec l’ambition d’en devenir l’un des acteurs incontournables au niveau mondial et ce, face à des mastodontes comme Oracle, IBM et SAP.

Fondée en 2002 par Allen White et son épouse, Annie Frère, Sigma Conso développe des logiciels et propose des services pour la gestion de la performance des groupes d’entreprises, ce que l’on appelle en anglais le corporate performance management. ” Nous sommes spécialisés dans la simplification des processus financiers pour les groupes et leurs filiales “, résume son CEO, Dominique Galloy. Concrètement, la suite logicielle de Sigma Conso permet d’agréger les chiffres et résultats des différentes filiales d’un groupe, éparpillées sur différents marchés possédant chacun leurs règles ou devises propres, afin de fournir à ses dirigeants une vision claire et globale du passé, du présent et de l’avenir. ” L’ADN de Sigma Conso est la consolidation légale, mais au fil des années, nous avons élargi notre expertise au reporting de management, à la budgétisation, au forecasting, au plan financier… Bref, à tous ces chiffres, toutes ces données dont un directeur financier peut avoir besoin, tant en interne qu’en externe “, détaille encore celui qui est à la tête de la société bruxelloise depuis 2006.

” Nos clients sont donc uniquement des maisons mères qui chapeautent un certain nombre d’entités “, explique encore Dominique Galloy. Parmi les quelque 600 clients que compte Sigma Conso, on retrouve environ 200 sociétés belges, actives dans tous les secteurs, notamment des entreprises du Bel20 (Sofina, GBL, Galapagos, etc.) ou de grands noms (Besix, CMB, Duvel, etc.). Les deux autres tiers de sa clientèle sont composés de groupes étrangers, principalement européens et asiatiques, comme Auchan, Inter Ikea Group ou Johor Corporation. A l’heure actuelle, le plus gros client de Sigma Conso est le groupe français Eiffage et ses… 700 filiales.

Notre rating est élevé : 4,5/5. C’est plus que les mastodontes comme IBM, Oracle, SAP, etc.” Dominique Galloy

A côté de la partie logicielle, qui représente le coeur de métier de l’entreprise et environ 70% de son chiffre d’affaires annuel (8,6 millions d’euros en 2018), Sigma Conso dispose également de deux autres départements. L’ Advisory a pour tâche de fournir du conseil, via des consultants, par rapport aux logiciels de la firme belge, mais également pour ceux de ses concurrents. Quant au département Academy, comme son nom le laisse supposer, son rôle consiste à dispenser des cours de consolidation financière à des auditeurs comptables, des directeurs financiers, etc., qu’ils fassent partie d’une entreprise cliente ou non. ” L’articulation de ces trois business units au sein d’une seule et même société constitue notre particularité et notre force par rapport à nos concurrents qui, eux, se concentrent principalement sur l’aspect logiciel “, souligne Dominique Galloy.

Attirer les talents

Une autre marque de fabrique de Sigma Conso est l’attention particulière accordée à l’innovation. Dans les années 1980, soit une vingtaine d’années avant de lancer Sigma Conso, Allen White était déjà à la pointe de la technologie puisqu’il avait conçu l’un des premiers logiciels de consolidation pour les PC qui faisaient alors leur apparition dans les bureaux. Après avoir revendu sa création, il a développé un autre logiciel, pour son usage personnel, en tant que consultant indépendant. C’est ce second software qui est à la base de Sigma Conso, société qu’Allen White a fondée dans le but, justement, de le commercialiser.

En 2010, nouvelle innovation : Sigma Conso décide de lancer une gamme complète de produits, accessibles en ligne, afin de s’ouvrir au corporate performance management. ” Etre à la pointe de la technologie fait partie de nos fondamentaux, confirme Dominique Galloy. De nos jours, dans notre métier, les clients ne désirent plus acquérir une licence mais préfèrent souscrire un abonnement annuel, un peu comme une appli sur un smartphone. Eh bien nous, nous proposons cela depuis 2010, alors que le gros de la concurrence n’y vient que maintenant ! ”

Cette attention particulière sur l’innovation se traduit logiquement jusque dans le management mis en place par Dominique Galloy. ” Attirer les talents est fondamental. C’est pourquoi nous incitons nos collaborateurs à consacrer une part significative de leur temps de travail à la recherche et au développement. Nous les laissons innover, tester de nouvelles choses et ce, dans tous les aspects de notre business : processus, marché, produits, etc. C’est le meilleur moyen pour rester au top en matière de technologie. ”

Mieux que les “mastodontes”

Quand on demande au CEO les projets de Sigma Conso pour le futur, il place sans hésiter le développement international tout en haut de sa liste. ” Notre but est d’être considéré, à court ou moyen terme, comme un acteur mondialement reconnu du corporate performance management. Nous possédons déjà plusieurs filiales en Europe et travaillons avec un certain nombre de partenaires et distributeurs comme Deloitte, KPMG, PwC, etc. Tous des experts reconnus dans notre branche, pas juste des spécialistes de l’IT. Notre objectif est de multiplier ce type de relais, qui collent à notre image et notre philosophie, afin de pouvoir proposer nos outils et services partout dans le monde. ”

La récente apparition de Sigma Conso sur la liste du Gartner Peer inside devrait aider l’entreprise belge à parvenir à ses fins. ” Dans notre métier, il y a un référent mondial : l’entreprise de conseil Gartner, explique Dominique Galloy. Dans cette liste qui comprend une dizaine de noms, il n’y a que des grosses entreprises nord-américaines, le géant allemand SAP… et nous, le Petit Poucet belge. Cette mention devrait nous donner une caution vis-à-vis de nos clients potentiels et de nos futurs partenaires. Surtout, que notre rating est plutôt élevé : 4,5/5. C’est plus que les mastodontes comme IBM, Oracle, SAP, etc. “, conclut le CEO.

Petit lexique

Consolidation : anglicisme couramment utilisé dans le jargon comptable, ce terme désigne l’action de regrouper les états financiers de toutes les sociétés d’un même groupe afin de fournir une vision économique de l’activité, du patrimoine et du résultat de l’ensemble, définit Sigma Conso. En Belgique, la consolidation des comptes constitue une obligation légale pour les entreprises qui contrôlent une ou plusieurs filiales.

Corporate Performance Management,ou gestion de la performance des groupes d’entreprises : ” On peut le définir comme la gestion simultanée de l’ensemble des outils d’analyse de la performance (consolidation, reporting, budgétisation, prévisions, etc.) qui permettent l’amélioration des processus financiers d’un groupe d’entreprises. Cet assemblage de données doit permettre au directeur financier d’avoir une vision globale (passé, présent, futur) de son groupe “, explique Dominique Galloy.

Reporting,ou communication de données : opération consistant, pour une entreprise, à réaliser et publier des rapports d’activité.

Forecasting,ou prévision économique : il s’agit de l’estimation, généralement par des méthodes économétriques, des valeurs actuelles ou futures de grandeurs économiques. Elle est utilisée par exemple pour estimer l’évolution du PIB ou de l’inflation, et orienter les comportements d’investissement des entreprises ou la politique économique de la banque centrale et du gouvernement.

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