Sidérurgie : une étude démonte les arguments d’ArcelorMittal !

© Image Globe/Eric Lalmand

Une étude du bureau d’experts Syndex sur la fermeture de la phase à chaud à l’usine liégeoise d’ArcelorMittal cloue au pilori la stratégie du géant de la sidérurgie, et présente une piste assurant la “profitabilité” de Liège dans le coil à chaud.

Les chiffres avancés par ArcelorMittal ne reposent pas sur des données concrètes, les références prises en compte n’étant pas réalistes, selon Syndex, rapporte ce jeudi L’Echo.

Le bureau français relève aussi que la phase à chaud à Liège a bénéficié de peu d’investissements pendant que le groupe inondait d’autres sites. La stratégie du groupe, qui a mis ses sites en compétition au lieu d’assurer une collaboration entre eux, est critiquée par Syndex.

Le bureau d’expert relève en outre que le groupe a financé ses acquisitions de mines grâce aux activités sidérurgiques, mais celles-ci n’ont en contrepartie bénéficié d’aucune “rente minière”. La réintégration de cette rente minière dans la division nord “confirmerait la profitabilité de Liège dans le coil à chaud, même en cas de faible activité”, soutient Syndex.

Cette étude entre dans le cadre de la mission de Syndex d’informer le conseil d’entreprise européen d’ArcelorMittal. Elle tranche avec le rapport controversé Laplace, qui avait jugé inéluctable l’abandon du chaud à Liège.

Quant à la mission de contre-expertise confiée au même Syndex par la Région wallonne sur la viabilité d’une sidérurgie intégrée à Liège, ses conclusions sont attendues dans un mois.

Etude Syndex : “Il faut sortir du groupe ArcelorMittal !” (syndicats)

Les organisations syndicales liégeoises ont trouvé, dans l’étude Syndex commanditée par le conseil d’entreprise européen du sidérurgiste ArcelorMittal, une validation d’arguments et analyses qu’ils développent depuis des mois au sujet de la politique de l’entreprise.

“L’étude démontre que Mittal flingue ses aciéries en Europe pour des raisons qui n’ont rien d’économique, estime David Camerini, président de la délégation CSC-Metal. Elle démontre aussi que la sidérurgie est bel et bien viable à Liège mais que, sans la phase liquide, la phase à froid est clairement menacée et c’est ce qu’on a toujours dit. Je pense que, désormais, les choses sont claires : on doit sortir du groupe et assumer seuls l’avenir de notre sidérurgie. Reste à voir qui va porter le projet et… qui va payer. Les politiques doivent sortir du bois.”

Le son de cloche est similaire à la FGTB-Metal, où le secrétaire régional, Jean-Luc Rader, va jusqu’à espérer “que Mittal ne reviendra pas sur sa décision” : “On a intérêt à sortir du groupe et le plus vite possible. On ne peut pas continuer dans cette entreprise qui a artificiellement plombé les coûts pour faire fermer les outils liégeois. Il faut reprendre notre destin en main en s’inspirant de ce qui a été fait dans la Sarre, en Allemagne. Dans cette région de taille comparable à la province de Liège, on a créé l’unité totale des forces vives, syndicats, pouvoirs publics, monde économique, population, pour assurer la survie des outils sidérurgiques via une fondation où ArcelorMittal est minorisé.”

Trends.be, avec Belga

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