Scandale Volkswagen: un petit geste pour les clients américains

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L’Allemand Volkswagen, qui s’est rendu coupable de plusieurs tromperies sur ses moteurs, a annoncé lundi son intention de verser en compensation 1.000 dollars par voiture aux automobilistes américains concernés, les consommateurs allemands attendant eux aussi un geste.

Les propriétaires américains de voitures au moteur diesel truqué se verront offrir une carte de paiement prépayée de 500 dollars (467 euros). S’y ajouteront un bon d’achat d’une valeur équivalente qui pourra être dépensé chez les concessionnaires de la marque aux Etats-Unis et une assistance gratuite de trois ans en cas de panne, a annoncé la filiale américaine du groupe.

Les consommateurs allemands attendaient aussi un geste de la part de Volkswagen, qui a avoué il y a quelques semaines avoir équipé les moteurs diesel de 11 millions de voitures d’un logiciel capable de fausser les résultats des tests antipollution.

“Des bons d’achat en Allemagne seraient le minimum pour dédommager les consommateurs touchés”, a déclaré Klaus Müller, président de la fédération des associations de protection du consommateur (VZBZ), dans un entretien avec le journal Rheinische Post.

Le groupe prévoit “des mesures différentes sur chaque marché”, a indiqué un porte-parole à l’AFP.

En parallèle à ces actions commerciales, Volkswagen va devoir rappeler les voitures concernées. Sur les 2,4 millions de véhicules équipés du logiciel truqueur en Allemagne, 540.000 auront à subir des modifications mécaniques sur le moteur, a fait savoir lundi le ministère allemand des Transports, dont une branche coordonne le rappel. Pour les autres, une mise à jour informatique devrait suffire.

La semaine dernière, le scandale a pris un nouveau tour avec l’aveu de tricheries en Europe sur le niveau des émissions de dioxyde de carbone (CO2) de 800.000 voitures, qui émettent plus de CO2 que mentionné dans leurs spécifications techniques.

L’affaire du logiciel et celle du CO2 ont fait l’objet d’une réunion du conseil de surveillance de Volkswagen lundi au siège de la société à Wolfsburg (nord).

A son issue, le patron de Volkswagen Matthias Müller et l’influent président du comité d’entreprise, Bernd Osterloh, ont rendu public un communiqué commun dans lequel ils promettent d’étroitement coopérer pour faire face aux “énormes défis” existants. Il s’agira de prendre des décisions sur “la planification des investissements et de la charge de travail”. Autrement dit, des conséquences sur l’emploi sont à envisager. Beaucoup d’observateurs se perdent en conjectures sur de graves suites pour le groupe, pouvant aller jusqu’à son démantèlement.

Dans l’affaire du CO2, les hypothèses se concentraient lundi sur le rôle de l’ex-patron de Volkswagen, Martin Winterkorn, qui a démissionné mi-septembre. Les objectifs de performances techniques et de coûts directement imposés aux développeurs de moteurs n’auraient en effet été tenables qu’en manipulant les valeurs, selon des informations de presse.

L’agence de notation Fitch a vu dans le nouveau volet du scandale une preuve supplémentaire des “manquements dans le contrôle interne au sein du groupe”. Comme l’avaient fait ses concurrentes Standard and Poor’s et Moody’s avant elle, elle a abaissé la note de la dette à long terme de Volkswagen, de deux crans d’un coup, à BBB+.

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