Risque de pannes de courant : Elia met en doute une étude de l’Université d’Anvers

Trois chercheurs de l’Université d’Anvers (UAntwerp) ont fait savoir jeudi que la fermeture des centrales nucléaires en Belgique d’ici 2025 allait entraîner une augmentation du prix de l’électricité, que les objectifs de réduction d’émissions de CO2 seraient plus difficiles à atteindre et que les risques de pannes de courant seraient plus fréquents. Une étude “trop brève” pour le gestionnaire du réseau à haute tension Elia. Greenpeace estime pour sa part que c’est un discours “inutilement alarmiste car infondé”.

Elia veillera toujours au maintien de la sécurité d’approvisionnement et assure qu’il est en bonne voie pour y parvenir, a tenu à faire savoir le gestionnaire du réseau à haute tension en réponse aux résultats de l’étude. “Cette étude ne modélise que la Belgique, alors que notre pays fait partie d’un système européen intégré. L’étude ne tient pas non plus suffisamment compte du parc de production prévu, du développement du futur réseau électrique européen avec des interconnexions supplémentaires, etc. Des aspects que nos études d’approvisionnement prennent en compte.”

“Dire que la sortie du nucléaire entraînera des black-outs (pannes de courant, ndlr.) est un discours inutilement alarmiste car infondé“, a, pour sa part, déclaré Jan Vande Putte, expert en énergie à Greenpeace Belgique, dans un communiqué. “La sortie du nucléaire est réalisable, abordable et, entre-temps, devenue inévitable. C’est la conclusion de nombreuses études approfondies parues ces derniers mois. Nous espérons donc que le gouvernement fédéral ne se laissera pas distraire de la décision importante qui est sur la table.”

Greenpeace souligne que l’étude de l’Université d’Anvers établit, entre autres, un scénario basé sur le maintien des sept réacteurs belges encore fonctionnels, alors qu’il n’en est plus du tout question. La discussion sur la sortie du nucléaire belge ne porte que sur l’extension potentielle des deux réacteurs les plus récents.

En outre, fait remarquer Greenpeace, l’étude n’évoque pas de scénario pour les 10 ou 20 prochaines années qui tienne compte de la poursuite de la baisse des coûts des énergies renouvelables et de leur expansion, qui aura également un impact positif sur les émissions de CO2.

Comme la Belgique devra compter davantage sur les centrales à gaz en cas de sortie du nucléaire, les chercheurs de l’UAntwerp avaient conclu dans leur étude que le prix de l’électricité deviendrait encore plus sensible aux augmentations du prix du gaz. Les sources d’énergie renouvelables, quant à elles, nécessitent des investissements importants dans l’infrastructure du réseau et ce coût devrait également être pris en compte, avaient-ils ajouté.

Les investissements nécessaires dans les nouvelles capacités de production et de stockage des énergies renouvelables, telles que les éoliennes, pourraient également entraîner une augmentation des coûts énergétiques d’au moins 30%, avaient aussi précisé les chercheurs. Enfin, notre pays est de plus en plus dépendant des importations d’énergie en provenance de l’étranger. “Nos résultats indiquent qu’environ un tiers de l’électricité requise sur une base annuelle devra être importée”, avaient-ils souligné. “Cela crée une forte dépendance vis-à-vis de nos pays voisins. En outre, il reste à voir si nos pays voisins auront effectivement de tels excédents”, avaient conclu les chercheurs de l’UAntwerp.

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