Résultats encourageants pour Novadip dans la reconstruction osseuse

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Jérémie Lempereur Journaliste Trends-Tendances - retail, distribution, luxe

Plusieurs patients suivis par la biotech wallonne dans la cadre d’une étude clinique exploratoire évoluent vers une régénération osseuse complète six mois seulement après avoir été implantés.

Cocorico dans les labos de Novadip Biosciences, à Mont-Saint-Guibert. La biotech wallonne active dans la thérapie cellulaire vient d’enregistrer des résultats très encourageants pour son produit destiné à réparer les grands trous osseux dans le fémur ou le tibia survenus suite à un accident, par exemple, et pour lesquels il n’y a pas de solution sinon l’amputation.

Sur les neufs patients implantés dans le cadre de l’étude clinique exploratoire (la dernière implantation a eu lieu vendredi dernier), cinq évoluent radiologiquement vers une reconstruction osseuse complète six mois seulement après l’opération. “Ces patients remarchent, se réjouit Denis Dufrane, le CEO. Nous avons testé notre produit dans les conditions les plus extrêmes. Il s’agissait de patients ayant subi d’importants traumatismes osseux avec fracture, soit du fémur, soit du tibia, et qui avaient déjà vécu des échecs thérapeutiques répétés. Nous arrivions donc en dernier recours.”

Denis Dufrane, CEO de Novadip
Denis Dufrane, CEO de Novadip© DR

Les neufs patients sont suivis dans trois hôpitaux belges (la clinique Sainte-Anne/Saint-Remi – Chirec, le Grand Hôpital de Charleroi et le CHU Brugmann) et un hôpital luxembourgeois. Ils se sont vu prélever un peu de tissu adipeux au niveau de l’abdomen. Tissu qui, en deux à trois mois, est transformé dans les laboratoires de l’entreprise en plasticine osseuse pouvant être réinjectée au niveau des fractures.

“Nous partons de 5 ml de graisse qui nous permettent d’obtenir beaucoup plus de matière osseuse, explique le responsable. L’avantage de cette plasticine est que vous pouvez la mouler comme vous le voulez pour combler tous les types de défauts osseux. Elle est par ailleurs très stable : plus de trois jours à température ambiante. Nous pouvons donc du coup tout à fait imaginer de prélever un tissu adipeux à San Francisco, de l’envoyer chez nous, de produire la plasticine osseuse et de la renvoyer. C’est vraiment un produit industriel belge qui peut être fabriqué et distribué à partir d’ici.”

Les résultats finaux, à un an, sur les neuf patients devraient être publiés au cours du deuxième trimestre de l’année prochaine, ouvrant la porte à des études sur un nombre plus élevé de sujets. Mais ces premiers signes encourageants permettent déjà aux équipes de Novadip d’envisager la suite de l’aventure. Et la suite, c’est de pouvoir utiliser le même produit chez des enfants atteints de pseudarthrose congénitale du tibia. “Leur contexte génétique fait qu’ils ne parviennent pas à consolider quand ils ont une fracture du tibia, explique Denis Dufrane. C’est une pathologie rare, pédiatrique et orpheline. Nous avons entamé les démarches réglementaires pour pouvoir commencer à recruter des patients aux Etats-Unis et en Europe dès le début de l’année prochaine.”

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