Renault: la voiture électrique à batteries interchangeables au frigo?

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Le partenaire de Renault, pour les voitures électriques à batteries interchangeables, Better Place, est mis en concordat. Le principe, qui permettait de contourner la limitation de l’autonomie des voitures électriques, ne sera pas mis en service. Sauf si un investisseur s’y intéresse…

La société israélienne Better Place a annoncé ce dimanche sa mise en liquidation pour cause de succès commercial insuffisant. Elle était un partenaire important pour Renault, pour développer la voiture électrique à batterie interchangeable. Il s’agit d’une mauvaise nouvelle pour le constructeur français.

Renault a investi 4 milliards d’euros dans le développement de voitures électriques, dont le dernier modèle, la Zoé, arrive actuellement sur le marché belge. Il a exploré le principe d’un changement de batteries dans des stations-services d’un genre particulier, qui permettaient de contourner le grand obstacle à l’usage des voitures électriques : leur autonomie limitée (100 à 160 km selon les modèles et les circonstances).

Des partenaires réticents Estimant que l’investissement dans les stations ne relevait pas de ses activités, le constructeur français a cherché des partenaires industriels et des investisseurs pour développer un réseau de stations de changement de batteries (quick drop). Avec difficulté. Le seul accord mis en place a été signé avec la société israélienne Better Place, de Shai Agassi, fondée en 2007, et a attiré 850 millions de dollars d’investissement. L’entreprise avait des objectifs internationaux, et visait même le marché américain. Elle a finalement déployé le principe uniquement en Israël et au Danemark, avec des modèles Renault, la Fluence ZE, adaptés au changement rapide de batteries. Quelques stations de démonstrations ont été ouvertes : aux Pays-Bas et en Chine. Une question d’oeuf et de poule Fin 2012, les soucis financiers ont commencé à freiner le développement de Better Place, qui a cherché à se recapitaliser, en vain. L’entreprise est victime d’une question d’oeuf et de poule. “Il était clair pour nous qu’en dépit des clients satisfaits, le succès public et le soutien des constructeurs n’étaient pas suffisants” indique Dan Cohen, le CEO de Better Place, dans le communiqué annonçant la liquidation judiciaire.

En mai Carlos Ghosn, le CEO de Renault, avait indiqué que son entreprise ne développerait pas d’autres modèles à batteries à changement rapide (quick drop) que la Fluence ZE, ce qui était interprété comme une prise de distance avec un projet en difficulté.

Renault cherche à limiter l’impact de la fin de Better Place. La constructeur indique que les utilisateurs actuels de Renault Fluence ZE ne seront pas abandonnés. Le constructeur continuera à assurer le service des modèles au Danemark et en Israël, vendus dans le cadre de Better Place. “Le véhicule électrique est une révolution et Renault explore toutes les pistes technologiques, celles du quick drop comme d’autres modes de charge” indique Renault dans un communiqué.

Robert van Apeldoorn

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