RD Congo: des “opportunités” pour les entreprises belges

Kinshasa.

“Le Congo et la Belgique, c’est une affaire de famille. Et comme dans toutes les familles, il y a de meilleurs et de moins bons moments. Aujourd’hui, nous sommes dans un momentum favorable”.

Ce constat est celui du ministre-président bruxellois Rudi Vervoort, qui s’exprimait face aux entreprises qui ont choisi de participer à une mission économique tri-régionale à Kinshasa, mission portée par hub.brussels, l’Awex et FIT (Flanders Investment & Trade).

C lundi, le coup d’envoi officiel de cette mission économique est donné, en même temps que celui de la 3e “Semaine belge de Kinshasa”.

A ses côtés, l’ambassadeur belge en République Démocratique du Cong (RDC), Jo Indekeu, a dressé un tableau contrasté de la situation sur place et de l’évolution des contacts bilatéraux entre Belgique et Congo. Il y a des “opportunités” pour les acteurs et entreprises belges en République démocratique du Congo, assure-t-il. “Mais il faut avoir de la patience”.

La Convention sur la protection et la promotion mutuelle des investissements entre la RDC et l’Union économique belgo-luxembourgeoise (UEBL) a été ratifiée l’an dernier. “Nous sommes un des seuls pays” à avoir une telle convention avec la RDC, “nous l’avons longtemps attendue”, note l’ambassadeur. Combinée à la convention pour éviter la double imposition, elle est un atout indéniable pour ceux qui veulent se lancer sur ce marché, assure-t-il.

“L’économie congolaise s’est tournée vers l’est, la Chine, l’Inde, la Turquie. Mais parmi les Européens nous restons importants. (…) Nous avons un grand avantage, c’est que nous sommes des Belges. Les Congolais nous connaissent, nous font confiance”, même si le rapport est aussi… “un peu bizarre”, prévient Jo Indekeu. Entre les Congolais et ceux qu’ils appellent “les noko, les oncles”, il y a un équilibre à trouver entre intérêt du business et attentes, explique-t-il en substance.

Depuis l’arrivée au pouvoir du président Félix Tshisekedi, en 2019, “on assiste à une réouverture vers l’Occident”, souligne l’ambassadeur. “Là où les portes étaient fermées avec (Joseph) Kabila”, le premier président congolais issu d’une transition pacifique a quant à lui “investi dans des reprises de contacts”, bilatéraux avec des pays comme la Belgique, mais aussi avec les institutions financières internationales “comme le FMI et la Banque mondiale”.

Le climat des affaires s’améliore, et au niveau bilatéral l’arrivée du nouveau président a signifié “la fin d’une période difficile”, reconnait le diplomate. Le report des élections générales initialement promises en 2016 avait en effet créé une crise diplomatique de plusieurs années entre Bruxelles et Kinshasa.

Après une visite de Félix Tshisekedi en Belgique en 2019, année de son investiture, la mission économique, politique et de coopération avait été planifiée pour mars 2020. Après plusieurs reports pour cause de Covid-19, force est de constater que le paysage politique congolais a encore évolué, a rappelé l’ambassadeur dimanche face aux participants à la mission. Depuis l’année dernière, un nouveau gouvernement est en place, “entièrement acquis aux objectifs politiques de Félix Tshisekedi”.

Si le travail est “en cours” sur de nombreux plans, reste que “la corruption est un véritable fléau”, prévient Jo Indekeu. L’évolution de la démographie est quant à elle un véritable défi. “Dans quelques années, 50% de la population aura moins de 20 ans. Cette démographie galopante est un très gros défi, il faudrait quasiment construire un hôpital et une école tous les jours”. La population est par ailleurs très pauvre, rappelle-t-il.

La Banque mondiale rapporte des estimations selon lesquelles 73 % de la population congolaise, soit 60 millions de personnes, vivait avec moins de 1,90 dollar par jour en 2018, ce que l’institution considère comme le “seuil de pauvreté international”.

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