Qui est vraiment Jean-Paul Van Avermaet, le nouveau CEO de bpost?

Jean-Paul Van Avermaet © belga

Le printemps prochain, Jean-Paul Van Avermaet passera du spécialiste en sécurité G4S à bpost. Le nouveau CEO est attentif au lieu de travail.

Jean-Paul Van Avermaet (52 ans) prendra les rênes de bpost fin février. Il deviendra ainsi le patron d’un des principaux employeurs du pays. Le CEO actuel, Koen Van Gerven, a décidé de ne pas prolonger son mandat.

Jean-Paul Van Avermaet possède les titres requis pour la fonction. Originaire de Flandre orientale, il a fait ses études d’ingénieur commercial à la KU Leuven et a obtenu un MBA à la Vlerick Business School. Il a commencé sa carrière dans le monde du catering et de l’hôtellerie. Il a endossé des fonctions diverses chez Aviapartner, Rail Gourmet et Compass Group, avant de devenir en 2005 le CEO de l’entreprise cotée en bourse Carelstel Group. Depuis 2010, il est à la tête de la branche belge de l’entreprise de sécurité G4S où il dirige pas moins de 6.000 travailleurs.

Fan de l’Italie

Jean-Paul Van Avermaet est un travailleur assidu. Pendant son temps libre, il aime néanmoins faire du sport et lire, notamment les ouvrages de l’écrivain flamand Pieter Aspe. C’est aussi un amateur de musique, Michael Bublé et Laura Pausini étant ses artistes préférés. “Je suis fan de l’Italie : le pays, les Italiens et surtout la cuisine”, indique le futur patron de bpost.

Ses nombreux mandats montrent que c’est un véritable réseauteur. Il est non seulement président de l’Association professionnelle des entreprises de gardiennage (APEG), mais il revêt également des mandats d’administrateur au sein de l’asbl Voka et Voka Metropolitan à Bruxelles, ainsi que chez De Lijn, Odisee et Select HR. Il occupe aussi une fonction moins classique : il est administrateur à l’Agence flamande pour l’intégration (Agentschap Integratie en Inburgering). Selon Peter van Biesbroeck, directeur général de Voka Vlaams-Brabant, Jean-Paul Van Avermaet porte un intérêt particulier à l’emploi des personnes peu qualifiées.

En outre, il a des affinités avec le secteur de la musique. Il combine le poste de vice-président de la section bruxelloise du Festival de Flandre avec un mandat dans l’orchestre de chambre Casco Phil. Cet orchestre classique fonctionne sans subvention structurelle et se réjouit de pouvoir faire appel à son réseau. De son côté, Jean-Paul Van Avermaet apprécie l’esprit d’entreprise de l’orchestre.

Mais le nouveau patron de la poste n’est pas un collectionneur de sièges insignifiants, souligne Peter Van Biesbroeck : “Jean-Paul est de ceux qui ne s’engagent que lorsqu’ils ont vraiment une valeur ajoutée à offrir. Il veut laisser son empreinte.”

Il arrive aussi à Jean-Paul Van Avermaet de se rendre incognito sur le terrain dans le but de réseauter avec ses travailleurs. “Jean-Paul parle avec tout le monde, à tous les niveaux”, confirme Peter Van Biesbroeck. “Employé, ouvrier ou cadre, peu importe. Il se sent aussi bien une bière à la main dans un stade de football qu’à une réunion avec plusieurs directeurs.”

Coûts salariaux

Après le départ de son prédécesseur, un débat a été lancé sur le plafond salarial du CEO chez bpost. Celui-ci s’élève à 650.000 euros. Selon certains experts, ce montant n’est pas assez élevé. Dans une interview télévisée, Jean-Paul Van Avermaet a indiqué que ce plafond ne lui posait pas problème. Passer dans le secteur public signifierait même une augmentation de salaire pour lui.

On sait que le nouveau CEO de bpost sera confronté à une tâche difficile. La diminution du courrier traditionnel s’accélère et l’acquisition de l’entreprise américaine Radial ne génère pas encore la croissance des bénéfices escomptée. De plus, la différence entre le succès et l’échec dépend aussi fortement de la maîtrise des coûts salariaux et donc d’un climat social favorable.

Malgré ses antécédents dans d’autres secteurs, Jean-Paul Van Avermaet a bel et bien l’aura du candidat approprié. “Jean-Paul n’est pas un homme de grandes déclarations, mais un leader”, souligne un collègue membre du conseil. “C’est le meneur de jeu, qui va conduire et mener un projet. Son caractère joue en sa faveur. C’est un manager discret qui analyse les faits et continue de voir les individus derrière les chiffres.”

Il ne craint néanmoins pas la controverse. Cela pourrait évidemment lui coûter cher dans une entreprise du secteur public où les syndicats ont généralement plus de liens politiques que dans une société privée. “Il est excellent dans le cadre du dialogue social”, nuance Peter Van Biesbroeck.

La confiance est donc grande. Jean-Paul Van Avermaet a suffisamment d’expérience en négociation sociale dans une grande entreprise intensive en main-d’oeuvre et orientée services pour évaluer l’importance des coûts salariaux. Le succès ou l’échec du nouveau patron de la poste pourrait dépendre de la marge de manoeuvre laissée par le prochain ministre de tutelle.

Traduction : virginie·dupont·sprl

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