Qui a conclu les meilleurs deals ?

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En plus du prix du meilleur CFO organisé par ” Trends-Tendances ” et ” Trends “, le jury décernera pour la deuxième fois le ” Deal of the Year “, attribuée à une opération financière dans laquelle une entreprise belge s’est particulièrement distinguée.

Outre le traditionnel prix du ” Trends-Tendances CFO of the Year “, le jury remet également depuis l’an dernier une autre récompense. Le ” Deal of the Year ” récompense une opération particulière (fusion et acquisition, introduction en Bourse, augmentation de capital, placement privé, etc.) dans laquelle une entreprise belge s’est particulièrement distinguée dans le courant de l’année 2018. L’an dernier, c’est Aedifica qui l’avait emporté grâce à son acquisition d’un important portefeuille dans l’immobilier de santé au Royaume-Uni.

Le principal critère qui permet de désigner le vainqueur est l’importance de la plus-value stratégique et financière que le deal a créée au profit de l’ensemble des stakeholders de l’entreprise. Il est également tenu compte de la rapidité d’exécution, de la complexité de l’opération et de son mode de financement. Avec ce ” Deal of the Year “, Trends- Tendances et Trends désirent récompenser le leadership stratégique et financier. Les nominés de cette année sont les suivants…

1. Agfa-Gevaert

Montant : Agfa-Gevaert vend une partie de ses activités HealthCare IT au groupe italien Dedalus pour une valeur d’entreprise de 975 millions d’euros. Les négociations avec Dedalus avaient été engagées par l’ancien CEO d’Agfa Christian Reinaudo en décembre de l’an dernier. L’accord a été signé le 29 janvier 2020, et la vente sera bouclée par le nouveau CEO Pascal Juéry le 4 mai.

Motif et cadre stratégique : la vente d’une partie des activités HealtCare IT, qui génèrent un chiffre d’affaires annuel d’environ 260 millions d’euros, s’inscrit dans le processus de transformation du groupe d’imagerie coté en Bourse. L’opération porte sur des activités dans les systèmes informatiques pour hôpitaux (la plateforme Orbis) et les soins intégrés (dossiers de patients numériques) en Allemagne, en Autriche, en Suisse, en France et au Brésil.

Financement : le CEO d’Agfa, Pascal Juéry, envisage plusieurs pistes pour le produit de la vente. ” Vu le contexte économique incertain, nous préférons actuellement utiliser le produit de la vente pour préserver le futur de notre entreprise, poursuivre l’exécution des stratégies des divisions et réduire notre endettement à long terme “, a-t-il déclaré. Outre un investissement dans les moteurs de la croissance d’Agfa, Pascal Juéry a annoncé qu’il affecterait entre 100 et 200 millions d’euros à la problématique du groupe en matière de pension.

Accompagnateurs : Agfa a désigné KPMG comme conseiller financier. Le cabinet d’avocats international Linklaters s’est chargé du conseil juridique. JPMorgan et Boston Consulting Group ont fourni des conseils généraux autour de la transaction.

2. Biotalys

Montant : fin juillet, l’entreprise agrotechnologique Biotalys, qui s’appelait encore AgroSavfe à l’époque, a levé 35 millions d’euros dans le cadre d’un financement de série C – une opération généralement destinée à accélérer l’expansion d’entreprises au succès déjà avéré.

Motif et cadre stratégique : Biotalys est une spin-off du VIB (Institut flamand pour les biotechnologies) qui développe des produits phytosanitaires biologiques à partir de fragments d’anticorps de camélidés. Les capitaux récoltés seront avant tout affectés au développement, à l’enregistrement et à la commercialisation des produits. Le lancement de ce premier bio-antifongique est prévu pour 2022 sur le marché des fruits et légumes aux Etats-Unis. L’Europe et les autres régions suivront dans la foulée.

Financement : tous les actionnaires existants, dont Gimv, Sofinnova Partners, PMV, Agri Investment Fund, K&E, Biovest, Madeli Participaties, VIB en Qbic, ont participé à cette levée de fonds. Ils ont été rejoints par la société d’investissement anversoise Ackermans & van Haaren, qui a mis 10 millions d’euros sur la table.

Partenaires : Biotalys a bénéficié de l’assistance juridique de Freshfields Bruckhaus Deringer.

3. Combell

Montant : confidentiel, mais l’entreprise serait valorisée à plus d’un milliard de dollars au terme des deux opérations.

Motif et cadre stratégique : Combell a fusionné avec l’entreprise néerlandaise TransIP en juin 2019. Le groupe s’appelle désormais Team.blue. En septembre, il a racheté Register Group et s’est ainsi constitué une position de premier plan en Europe du Sud. Le CEO et cofondateur Jonas Dhaenens a déjà opéré plus de 60 fusions et acquisitions avec Combell. Il en est convaincu : sur un marché de l’hébergement en pleine consolidation, une entreprise ne peut compter uniquement sur sa croissance autonome. Le fournisseur de services d’hébergement et de services en ligne connexes d’origine gantoise comptait déjà parmi les plus grands acteurs européens. Grâce aux deux opérations réalisées en 2019, l’entreprise appartient désormais au top absolu sur le Vieux Continent. Pour 2020, team.blue table sur un chiffre d’affaires de 300 millions d’euros. Le groupe dispose d’une équipe de 1.100 collaborateurs et compte plus de 200 millions de clients.

Financement : la fusion avec TransIP et l’acquisition de Register ont été financées en partie par prêts bancaires, mais surtout par des augmentations de capital. Dhaenens et d’autres membres du management, dont le fondateur de TransIP Ali Niknam, y ont participé, comme le fonds britannique Hg qui a détient une participation dans Combell depuis 2018.

Accompagnateurs : conseils financiers par Deloitte, conseils juridiques par Linklaters.

4. Galapagos

Montant : Galapagos a annoncé un deal d’une valeur de 4,5 milliards d’euros avec le groupe pharmaceutique américain Gilead en juillet 2019.

Motif et cadre stratégique : Onno van de Stolpe, le CEO de Galapagos, craignait depuis des années une offre hostile sur l’entreprise biotechnologique belgo-néerlandaise. Il est parvenu à convaincre Gilead, avec lequel les Malinois avaient déjà une alliance, de bétonner cette relation à long terme. Gilead a promis de ne lancer aucune offre sur Galapagos au cours des 10 prochaines années. En échange, les Américains auront accès à tous les actifs de Galapagos pour 3,5 milliards d’euros. Gilead a également porté sa participation dans Galapagos à 22 %. Il lui en a coûté 1 milliard d’euros.

Financement : Gilead a financé la transaction sur fonds propres.

Partenaires : Morgan Stanley et Moelis & Co ont fait office de conseillers financiers chez Galapagos. Pour Gilead, c’était Barclays, Centerview Partners et Lazard. Sur le plan juridique, Galapagos s’est fait conseiller Baker McKenzie et Linklaters.

5. Odoo

Objet et montant : l’opération de levée de capitaux et de redistribution de capitaux annoncée en décembre 2019 porte sur un total de 90 millions de dollars (environ 82 millions d’euros).

Motif et cadre stratégique : Odoo cherchait un actionnaire prêt à reprendre une partie des parts de deux actionnaires, Sofinnova et XAnge, qui avaient décidé d’une sortie partielle. Odoo désirait aussi profiter de l’occasion pour renforcer son pool d’actionnaires historiques, mais aussi pour accueillir un nouveau partenaire, notamment du côté américain où il réalise déjà 35% de son chiffre d’affaires. L’entreprise n’avait en revanche pas nécessairement besoin d’argent frais, la société wallonne finançant sa forte croissance en interne (50% estimé cette année) grâce à ses marges importantes

Financement : parmi les sept candidats à la reprise des parts de Sofinnova et XAnge, c’est finalement Summit Partners, une société de capital risque de Boston qui gère une vingtaine de milliard de dollars, qui a été choisie. Le fonds américain injecte 50 millions d’euros chez Odoo. Le management a également racheté des actions pour 12 millions. Par ailleurs, Odoo a aussi attiré aussi des capitaux frais : la SRIW porte sa participation à près de 8,5% en investissant 10 millions d’euros supplémentaires. Noshaq apporte 10 millions d’euros et entre au capital avec 2,4% des parts, ce qui valorise Odoo à plus de 400 millions. Fabien Pinckaers, le fondateur de l’entreprise, conserve le contrôle en détenant encore 52,6% de la société.

Partenaires : Odoo a été accompagné par EY et la banque d’affaires Lazard et Summit Partners par Clipperton.

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