Quelle industrie offre le plus de pots-de-vin ?

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Une majorité des faits de corruption visant des agents publics étrangers dans le cadre de transactions commerciales internationales est le fait, du moins ces dernières années, de quatre secteurs d’activité, l’industrie extractive étant le plus important.

Ce constat ressort du rapport sur la corruption transnationale publié par l’Organisation de coopération et de développement économiques (OCDE) mardi. Dans le but de “mieux connaître l’ennemi”, l’organisation a analysé et compilé les chiffres de 427 “affaires” qui ont été mises au jour et résolues entre février 1999, mois d’entrée en vigueur de la Convention anticorruption de l’OCDE, et le 1er juin 2014. Les faits analysés, qui relèvent tous de la corruption transfrontalière d’agents publics, concernent 263 personnes physiques et 164 personnes morales qui se sont rendues coupables de pots-de-vin répréhensibles et finalement découverts.

Qui verse le plus souvent des pots-de-vin? Dans 60% des cas analysés, il s’agissait d’entreprises de taille importante, comptant plus de 250 salariés. Parmi ces sociétés corruptrices, 19% relèvent du secteur de l’industrie extractive. Ce domaine d’activité arrive devant la construction (15%), le transport et l’entreposage (15%) et l’information et la communication (10%). Ces quatre secteurs principaux concentrent donc environ deux tiers des affaires parcourues par le rapport.

“Dans la majorité des affaires, les membres de la direction de l’entreprise (41 %), voire le PDG (12 %), étaient informés de la corruption et l’ont approuvée. Ces chiffres battent en brèche le mythe du ‘salarié sans scrupules'”, note l’OCDE.

Dans environ un tiers des cas, les prévenus, entreprise ou personne, se sont volontairement dénoncés ou ont effectué une divulgation volontaire de leur participation à des actes de corruption transnationale. “Cela pourrait indiquer la propension des entreprises à se dénoncer volontairement dans les pays où les systèmes juridiques le permettent, notamment quand une telle initiative peut donner lieu à un allègement des sanctions”, note le rapport. Celui-ci prévient par ailleurs que la presse et les journalistes d’investigation (5%) qui dénoncent de possibles faits de corruption ne sont que rarement suivis par les autorités répressives, ce qui est jugé comme étant une source d’informations importante potentiellement inexploitée.

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