Quand les magasins de journaux deviennent des casinos

La Loterie augmente ses subsides aux associations

Pourquoi le patron de la Loterie nationale, Jannie Haek, interpelle-t-il le gouvernement après l’achat par le groupe Golden Palace des 170 librairies du réseau Ubiway (Relay, Press Shop, Hubiz, Ubi) qui appartenaient à bpost?

Et pourquoi, la ministre Petra De Sutter, qui a la poste dans ses attributions, ne bondit- elle pas de joie? “Je ne peux pas revenir sur la décision, mais je vais rappeler à bpost la charte de responsabilité de l’entreprise”, dit-elle. Parce que cette acquisition pose des questions sur le rôle d’une entreprise publique (doit-elle pousser aux jeux d’argent? ) et met le doigt sur un flou législatif concernant les jeux de hasard.

Si Golden Palace a décidé d’acheter ces librairies, ce n’est pas parce que le groupe, spécialisé dans les casinos et salles de jeux, veut se diversifier dans la vente de journaux. C’est au contraire parce que le législateur a permis aux libraires, qui étaient confrontés à la baisse des ventes de journaux et de tabac, de s’adjoindre une troisième activité concernant les jeux de hasard. D’ailleurs, les libraires ont déjà généré 48% du total des recettes de la Loterie nationale l’an dernier.

Or, la réglementation concernant les jeux de hasard est moins stricte pour les libraires que pour les sociétés spécialisées dans les paris comme Ladbroke, ce que Golden Palace a bien perçu. Ladbroke n’a pas le droit, par exemple, de posséder plus de 600 agences dans le pays.

Une remise à niveau de la loi afin de ne pas avantager indûment tel un tel acteur semble donc s’imposer.

48%

Part du total des recettes de la Loterie nationale générée l’an dernier par les librairies.

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