La qualité du service et la productivité de la SNCB semblent insuffisantes en vue de la libéralisation du transport national de voyageurs attendue en 2023, conclut une étude de deux économistes publiée dans le numéro de décembre de la revue Regards économiques (Ires, UCL).
Les auteurs de cette étude, Axel Gautier et Iman Salem, se basent sur une série de chiffres et performances de la SNCB ainsi que sur des comparaisons avec d’autres compagnies ferroviaires européennes comparables, comme les chemins de fer suisse, néerlandais ou danois.
Il est ainsi constaté que la SNCB a nettement augmenté le nombre de ses clients depuis 2005 et est parvenue à atteindre un résultat opérationnel en équilibre. Mais la qualité du service, mesurée à partir des niveaux de ponctualité et de satisfaction de ses clients, reste insuffisante tandis que la SNCB traîne, comme un boulet, une dette de quelque 3 milliards d’euros.
L’étude constate également que la SNCB est le seul opérateur, comparé aux chemins de fer suisse, néerlandais et danois, pour lequel la contribution de l’Etat est beaucoup plus importante que celle des voyageurs.
En outre, la productivité de la SNCB apparaît comme nettement moins élevée en comparaison aux autres opérateurs ferroviaires.
Alors qu’à partir de 2023, la SNCB devra prouver qu’elle est capable de fournir un rapport “coût-efficacité”, tel que stipulé dans la directive européenne, comparable à celui de ses concurrents pour se voir octroyer un contrat de service public, les auteurs estiment que les chiffres repris dans leur étude “tendent à montrer que ni la qualité du service, ni la productivité de l’entreprise ne sont satisfaisantes.”
“Des progrès doivent être réalisés au niveau de l’efficacité interne de l’entreprise, d’une part pour améliorer la ponctualité et l’offre de service et, d’autre part, pour maintenir les coûts. Une augmentation de la productivité pour arriver à des performances comparables à celles des autres entreprises européennes est nécessaire à la viabilité de l’entreprise dans un environnement concurrentiel”, plaident encore les deux économistes, tout en estimant que “l’exemple de la libéralisation du transport de marchandises qui a conduit à la disparition de ces activités au sein de la SNCB faute de rentabilité doit constituer un aiguillon pour atteindre une meilleure performance”.