Prépensions chez Opel : un coût pour l’Etat inacceptable, vraiment ?

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Mettre les travailleurs d’Opel en prépension entre 50 et 65 ans coûterait 88,5 millions d’euros à l’Etat, a calculé SD Worx. Un coût inacceptable ? Le patronat voudrait remettre en cause le principe même de la prépension. La FGTB rappelle que les prépensionnés coûtent 50 % à 100 % moins cher à la collectivité que s’ils avaient mis au chômage.

Si les travailleurs d’Opel Anvers partent à la prépension dès leur 50e anniversaire et ce, jusqu’à leurs 65 ans, il en coûtera 88,5 millions d’euros à l’Etat, si l’on en croit le calcul de SD Worx, fait à la demande du Tijd.

L’allocation de prépension octroyée par l’Etat est comparable à une allocation de chômage, à ceci près qu’elle ne diminue pas avec les années. Il y a bien un effet retour car le travailleur et l’employeur paient respectivement des impôts et des charges sociales sur le supplément que l’employeur paie en plus de l’allocation, précise le prestataire de services en ressources humaines.

Prépensions chez Opel : la FGTB dénonce une “nouvelle provocation des employeurs”

Ce coût maximal de 88,5 millions d’euros est-il inacceptable pour l’Etat ? Autrement dit, faut-il refuser ces prépensions ? Non, estime la FGTB, qui rappelle que les prépensionnés coûtent 50 % à 100 % moins cher à l’Etat fédéral que s’ils avaient été mis au chômage. “En effet, le coût pour la collectivité, et pour la Sécurité sociale, est nettement moindre parce qu’il y a, de la part de l’employeur et du travailleur, versement de cotisations sociales et perception d’impôt.”

Les critiques concernant l’accès à la prépension à 50 ans pour les travailleurs d’Opel Anvers sont “une nouvelle provocation inacceptable de la part des employeurs”, indique mercredi la FGTB dans un communiqué. A ses yeux, il est choquant de “licencier les travailleurs âgés après de nombreuses années de loyaux services en leur octroyant une aumône, en les mettant pour le reste de leur vie à charge de la Sécu et en les confinant dans un très mauvais statut social”.

Pour le syndicat socialiste, il est hors de question de toucher aux prépensions : “Se focaliser sur les plus de 50 ans est une nouvelle provocation alors que les entreprises n’embauchent pas ces travailleurs. Ils sont 2.027.000 Belges à avoir entre 50 et 64 ans. Et seulement 6 % d’entre eux sont prépensionnés. Et 2.633 prépensionnés, soit 0,13 % de la catégorie de la population âgée de 50 à 64 ans, sont aujourd’hui des prépensionnés qui ont été licenciés avant l’âge de 58 ans dans le cadre d’une restructuration.”

Sécurité sociale : dérapage de 5 milliards en 2012

Le débat sur les prépensions prend un relief particulier avec la révélation, par le Comité de gestion globale de la sécu, du déficit de la Sécurité sociale, qui devrait se creuser lourdement dès 2012, pour atteindre 16 milliards d’euros en 2014. Une information publiée jeudi dans L’Echo.

A partir de 2012, la Sécurité sociale devra en effet supporter un déficit annuel de plus de 5 milliards d’euros environ. A l’horizon 2014, le déficit cumulé de la Sécu se monterait donc à 16 milliards d’euros, a calculé le Comité de gestion globale. Fin mai, le Bureau du plan avait déjà présenté de très sombres perspectives pour les cinq prochaines années. L’institution avait alors annoncé, qu’à terme (2015), la Belgique devrait trouver 22 milliards d’euros pour maintenir le cap de l’équilibre budgétaire préconisé par le Programme de stabilité.

Trends.be, avec Belga

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