Préaccord entre syndicats et direction d’Aldi
Un préaccord a été dégagé entre les syndicats et la direction de la chaîne de supermarchés à bas coûts Aldi, à l’issue d’une réunion nationale qui était prévue lundi, a confirmé à Belga Stanny Hermans, permanent national pour la Centrale nationale des employés (CNE).
Le syndicat dénonçait un manque d’effectifs et un niveau de productivité exigé insoutenable, si bien qu’un mouvement de grogne avait été déclenché la semaine passée, avec des mouvements de grève dans plusieurs magasins. Le préaccord, conclu après des “très longues négociations”, prévoit deux heures supplémentaires par équivalent temps plein, par magasin et par semaine jusqu’à fin décembre 2021.
“Pour une petite filiale (qui emploie 5-6 personnes), cela équivaut à 10 heures d’heures supplémentaires par semaine, et à 24 heures pour un grand magasin”, illustre Stanny Hermans. A partir du 1er janvier 2022, il sera question d’une heure supplémentaire par équivalent temps plein par magasin, assortie d’un forfait, proposé par la direction, de 8 heures par semaine et par magasin, complète le permanent national CNE.
“Soit 13h par semaine en plus pour une petite filiale et 22h pour un plus grand site.” Pour concrétiser ces heures supplémentaires, priorité sera d’abord donnée aux travailleurs à temps partiel, qui pourront demander, s’ils le souhaitent, une augmentation de leurs heures contractuelles. Entreront ensuite en ligne de compte les travailleurs dont le contrat à durée déterminée a expiré récemment (ces deux derniers mois). Ils seront recontactés, pour autant qu’ils n’aient pas trouvé un autre emploi et qu’ils satisfassent aux exigences de l’entreprise, détaille Stanny Hermans. “Aldi propose surtout des contrats en CDD et à temps partiel, ce qui n’est pas très attirant”, résume le syndicaliste.
Plus de jobs étudiants
L’enseigne en est consciente, selon lui, et va adapter sa politique d’emploi en étant moins exigeante sur le diplôme et l’expérience requise. Elle tâchera également, toujours d’après le représentant de la CNE, d’offrir des contrats à durée indéterminée, dans la mesure du possible. Les syndicats ont en outre donné leur accord pour le déploiement d’un étudiant maximum par filiale durant les congés scolaires et le samedi, alors que ce type de collaborateurs est très peu présent au sein de l’enseigne actuellement, contrairement aux entreprises concurrentes, constate Stanny Hermans. Enfin, l’équipe de remplacement en cas de maladie a été étoffée et les représentants des travailleurs ont accepté, mais à contrecoeur, le recours à des intérimaires jusqu’au 31 décembre prochain afin de remplacer des personnes absentes pour cause de Covid-19 ou de quarantaine.
“Nous avons estimé qu’il fallait accepter le texte, ayant obtenu à 75% ce que les travailleurs demandaient”, confie encore le permanent national de la CNE. “Sur la base de négociations constructives, un accord a été conclu entre la direction d’Aldi et la délégation syndicale”, confirme l’enseigne. “Les accords conclus sont en cours d’être transformés dans un protocole d’accord. Nous sommes heureux de pouvoir à nouveau servir nos clients de manière optimale dans tous nos magasins Aldi belges.” Les syndicats ont jusqu’à ce mercredi midi pour valider le texte du pré-accord, qu’ils ont reçu dans la nuit de lundi à mardi. Il ne devrait ensuite plus y avoir de grèves pour ces différents points de litige. Plusieurs dizaines de magasins Aldi situés en Wallonie avaient débrayé mercredi à l’appel du syndicat chrétien, mais avaient rouvert leurs portes jeudi. La Wallonie compte quelque 150 magasins Aldi, pour 440 à l’échelle du pays.