Pourquoi le service de voitures partagées DriveNow a arrêté ses activités à Bruxelles et à Londres

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Robert Van Apeldoorn
Robert Van Apeldoorn Journaliste Trends-Tendances

L’arrêt de DriveNow à Bruxelles et à Londres reflète la difficulté à rentabiliser des services de mobilité alternative sans subsides ou “venture capitalists” optimistes.

La trêve des confiseurs est aussi l’occasion d’annoncer de mauvaises nouvelles. Ainsi, le service de voitures partagées DriveNow a informé ses utilisateurs de sa fermeture, à Bruxelles, le 29 février prochain. Il s’agit d’un ajustement effectué par Share Now, filiale commune de Daimler et BMW, où ont été regroupées les activités de mobilité alternatives des deux constructeurs, respectivement Car2Go et DriveNow. Share Now a aussi décidé de cesser ses activités à Londres, Florence, aux Etats-Unis et au Canada, estimant que l’usage y était insuffisant pour espérer la rentabilité.

” Nous avons dû faire face à la dure réalité que nous n’arrivions pas à convaincre suffisamment de personnes à sauter le pas “, indique le communiqué publié par DriveNow Belgique. Les comptes de la société belge affichaient une perte de 8,4 millions d’euros en 2018. Celle-ci avait ouvert le service à Bruxelles en 2016, avec 300 véhicules. Share Now continue l’autopartage à Paris, à Budapest et en Allemagne. ” Dans le futur, le focus sera mis sur les villes qui promettent une profitabilité à long terme “, conclut le communiqué.

D’autres services ont quitté Bruxelles pour les mêmes raisons, peu de temps après leur lancement : Zipcar, Ubeeqo. Il reste aujourd’hui trois acteurs : Poppy (D’Ieteren), ZenCar et Cambio. Le premier a lancé un contre-feu en annonçant qu’il triplait sa flotte d’automobiles, ce qui devrait se traduire par une extension de la zone couverte, limitée pour l’heure à l’est de la capitale. ZenCar propose des voitures électriques. Cambio est l’acteur historique de l’autopartage, qui a débuté en 2002.

Cambio, le modèle gagnant ?

La mobilité partagée est visiblement difficile à rentabiliser. Elle nécessite soit des subsides, soit des actionnaires optimistes. Les exceptions sont rares. Citons Cambio, qui parvient à publier des comptes en positif, avec un système plus rigide que le free-floating proposé par DriveNow ou Poppy. Cambio annonce 16.500 utilisateurs sur la Belgique.

Développé par l’ASBL Taxistop, Cambio fonctionne avec des stations (200 à Bruxelles), bases obligatoires de départ et de retour des voitures – on notera que ZenCar suit la même logique. DriveNow et Poppy proposent, elles, une approche où les voitures sont en parking libre. L’utilisateur repère un véhicule disponible, l’ouvre avec une application puis la gare dans la rue quand il arrive à destination. Le service se paie à la minute, sans abonnement, contrairement à Cambio qui demande en sus, à l’inscription, une ” participation financière ” (une garantie).

A son arrivée, DriveNow proposait un modèle plus léger, plus technologique, qui avait donné un coup de vieux à Cambio. Le service lancé par Taxistop s’avère finalement plus robuste, du moins en Belgique.

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