Pourquoi la “start-up” Rosa avale son concurrent Umbi

Bart de Wulf (CEO Umbi) et Sébastien Deletaille (CEO Rosa). © Jonas Keppens

Rosa, jeune pousse bruxelloise qui ambitionne de devenir l’application santé belge de référence, fait l’acquisition de la start-up flamande Umbi. Voici pourquoi.

Encore relativement discrète sur le marché belge de la tech malgré la médiatisation de son fondateur Sébastien Deletaille, la jeune pousse Rosa, asbl spécialisée dans l’univers de la santé, connaît pourtant déjà une réelle croissance. Comptant plus de 30 personnes en engrangeant quelques beaux contrats, elle annonce aujourd’hui le rachat d’Umbi, un concurrent flamand pour un montant non-dévoilé. Une acquisition qui n’a rien de si courant dans l’univers des start-up, surtout au début de l’existence d’une jeune pousse, Rosa ayant été fondée il y a à peine plus de deux ans.

Pour bien comprendre cette acquisition, il faut comprendre ce que fait Rosa. Cette start-up, intégralement financée par le fonds Promeris (Partena), ambitionne de devenir la principale app de santé en Belgique. En quelque sorte, le point de départ sur smartphone d’une santé connectée pour l’ensemble des Belges. Un chantier ambitieux pour Sébastien Deletaille (qui avait lancé Real Impact Analytics il y a quelques années) et son équipe de 30 personnes. Pour s’y attaquer, Rosa mise d’abord sur la prise de rendez-vous avec les spécialistes de la santé ainsi qu’en milieu hospitalier. Une manière de créer de la valeur, de montrer que Rosa peut être un partenaire privilégié. Et bien que ce créneau est déjà bien occupé par d’autres acteurs (start-up et fournisseurs informatiques), Rosa avance ses pions avec un produit gratuit pour tous et à vie, en tout cas sur les fonctionnalités les plus importantes.

Dans son approche, Rosa s’est d’abord intéressée aux particuliers avant de décider, fin d’année passée, d’attaquer le milieu hospitalier. Mais se lancer sur un créneau comme celui des hôpitaux, pas toujours ouverts à travailler avec des petites structures et avec des cycles de vente qui sont assez longs, n’a rien d’évident. Alors quand les fondateurs de Rosa et d’Umbi se sont rencontrés, ils ont rapidement vu leur complémentarité. En effet, alors que Rosa est assez bien financée mais peu présente sur le créneau des hôpitaux, Umbi avait déjà des contrats à faire valoir mais allait faire face à la question d’une nouvelle levée de fonds. Le rapprochement faisait sens.

Et si Umbi est plus ancienne que Rosa, sa structure de 7 personnes et ses besoins imminents de capitaux ont déterminé la structure du deal : c’est bien Rosa qui allait procéder à l’acquisition.

Aujourd’hui, la nouvelle structure qui comptera une quarantaine de personnes revendique des contrats avec 11 hôpitaux soit environ 10% du marché. Et Sébastien Deletaille estime tenir la 4ème ou 5ème place des applis de prise de rendez-vous médicaux… sur une trentaine d’acteurs actifs, “et malgré que nous soyons le dernier arrivé”, se réjouit le boss de Rosa, logée chez BeCentral à Bruxelles.

Le prochain produit que Rosa compte commercialiser s’articulera autour de l’attestation de soins de santé et de la facturation électronique. Objectif : permettre aux patients d’être remboursés rapidement et d’éviter le papier et les échanges administratifs avec la mutuelle.

Si Rosa ne dévoile pas son chiffre d’affaires actuel, son boss déclare néanmoins générer “des centaines de milliers d’euros de revenus”. Pas de quoi couvrir les frais, bien sûr. Cela ne représenterait toujours que 5 à 10% de la structure de coûts de Rosa, prise en charge via les fonds de Promeris (qui ne dévoile pas son investissement dans Rosa…). Mais l’investisseur comme les équipes de Rosa s’inscrivent dans une optique long terme. Avec le souhait, in fine, de devenir l’app incontournable sur le marché belge… Ce qui est sûr, c’est qu’il y a un marché. Et une place à prendre.

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