Plus de salariés ont reçu une prime bénéficiaire en 2021 (mais elle est moins importante)
Cette augmentation se constate par rapport à 2020, année marquée par la pandémie de coronavirus, mais le nombre de salariés ayant bénéficié de la prime est un rien moins important qu’en 2019. Le montant de la prime est aussi en légère baisse étant donné qu’il se base sur les bénéfices de l’exercice comptable précédent et que forcément celui de 2020 ne fut pas le meilleur pour la majorité des entreprises.
Le système de prime bénéficiaire est relativement récent puisqu’il a été introduit le 1er janvier 2018 dans la loi du 22 mai 2001 relative à la participation des travailleurs au capital et aux bénéfices de l’entreprises. Ces dernières peuvent donc octroyer une partie ou la totalité du bénéfice d’un exercice comptable à leurs travailleurs sous forme d’une prime payée en espèces. “L’un des avantages de la prime bénéficiaire est le rapport brut-net intéressant. La prime n’étant pas considérée comme un salaire, elle n’est pas soumise aux cotisations de sécurité sociale ni au précompte professionnel en tant que revenu professionnel.”, explique Catherine Langenaeken, Senior Consultant chez Acerta, entreprise de services RH qui réalisé une enquête sur l’octroi des primes bénéficiaires sur la base des données de 330 000 travailleurs.
LES RESULTATS FINANCIERS COMME CRITERE DETERMINANT
“Bien qu’il y ait un prélèvement spécial (libératoire) de 7 % au moment de l’octroi et que le travailleur soit redevable d’une cotisation de solidarité de 13,07 %, le résultat net de la prime bénéficiaire reste plus intéressant que d’autres bonus tels que le bonus salarial. “, estime la consultante.
Un autre avantage de ce type de bonus est qu’il n’est pas automatique. L’employeur peut s’engager ou non à verser la prime bénéficiaire chaque année et celle-ci n’est acccordée que si l’entreprise est bénéficiaire. ” Les résultats financiers de l’entreprise sont le seul critère déterminant pour l’octroi de la prime bénéficiaire, alors que les bénéfices ne représentent bien sûr qu’un seul indicateur de réussite.”, précise la consultante d’Acerta.
La prime bénéficiaire se caractérise aussi par le fait qu’elle soit collective. Elle doit donc être octroyée à l’ensemble du personnel (ou à une certaine catégorie de personnel), soit à personne.“Si un employeur souhaite différencier et individualiser l’octroi d’une prime, la prime bénéficiaire ne constitue dès lors pas un choix logique “, pense la Senior Consultant d’Acerta. Le montant doit aussi être le même pour chacun des salariés qui en bénéficie. “Le montant correspond à un pourcentage ou à un montant fixe calculé sur la masse salariale totale. La prime bénéficiaire peut être octroyée en plus de la marge des coûts salariaux prévue par le gouvernement, la réglementation en matière de modération des frais salariaux n’est pas d’application dans ce cas de figure.”précise Catherine Langenaeken. Enfin, étant donné qu’elle se base sur les résultats de l’exercice précédent, la prime bénéficiaire n’est pas celle qui est payée le plus rapidement.
PLUS DE BENEFICIAIRES EN 2021
Le mécanisme n’est que trop récent pour pouvoir évaluer son intérêt et son efficacité, surtout avec une année 2020 perturbée par la pandémie de covid, qui biaise encore un peu l’analyse.
En avril 2020, 0,5% des travailleurs avaient eu droit à leur prime bénéficiaire, ce qui constituait une petite baisse de 0,08% par rapport à l’année 2019 à la même période. En 2018, 42 travailleurs pour 1000 avaient bénéficié du bonus pour la première année d’application.
Les chiffres de 2021 sont en légère hausse puisque 0,57% des salariés s’étaient vus octroyer leur prime en avril. Le chiffre est même monté à 0,67 à la fin du mois de juin. Une bonne nouvelle alors que le contexte économique a été compliqué lors de l’exercice précédent.
LA PRIME EST CEPENDANT MOINS IMPORTANTE
Le nombre d’entreprises versant la prime bénéficiaire reste le même: 34 pour mille. Le montant moyen octroyé en juin 2021 était de 1947,45 euros, un chiffre inférieur aux 2314,96 euros de l’année 2020 (mois d’avril) mais qui se basaient sur l’exercice 2019 qui n’était pas encore impacté par la pandémie de covid-19
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