Panne majeure de Facebook, Instagram, WhatsApp et Messenger
Facebook, Instagram, WhatsApp et Messenger, les deux réseaux sociaux et les deux messageries du géant californien, subissaient une panne massive lundi, affectant potentiellement des dizaines de millions d’utilisateurs dans le monde d’après des sites spécialisés de suivi des plateformes.
Le site Downdetector montrait notamment des pannes dans des zones densément peuplées comme Washington ou Paris.
“Ce site est inaccessible”, “impossible de trouver l’adresse du serveur”, indiquait le site de Facebook à de nombreux utilisateurs lundi vers 16H00 GMT. “Nous sommes au courant que certaines personnes ont du mal à accéder à nos applications et produits. Nous travaillons à un retour à la normale le plus rapidement possible et nous présentons nos excuses pour ce désagrément”, a tweeté Andy Stone, un porte-parole du groupe.
Rumeurs
Les problèmes techniques ou de cybersécurité qui bloquent temporairement l’accès aux sites et applications ne sont pas rares, mais la durée et l’ampleur de cette interuption de quatre services utilisés par des milliards de personnes en font un incident majeur.
Sur Twitter, de nombreuses rumeurs circulaient sur les causes possibles du problème, et les conséquences pour les employés de Facebook, qui auraient eux-mêmes des problèmes de connexion en interne. Le groupe technologique n’a pas communiqué sur l’origine de la panne, mais des experts en cybersécurité ont relevé des signes montrant que les chemins informatiques d’accès aux plateformes de Facebook ont été perturbés.
“Facebook et d’autres sites affiliés ont disparu d’Internet dans un déluge de mises à jour de BGP”, un protocole de routage informatique, a ainsi tweeté John-Graham-Cumming, le directeur technologique de la société Cloudflare.
Il a fait part d’un “grand nombre de changements (principalement des routes retirées)” intervenus quelques minutes avant que l’accès ne soit rompu.
Crise de réputation
La plateforme aux près de 3 milliards d’utilisateurs mensuels traverse l’une des pires crises sur sa réputation depuis deux semaines, à cause de révélations d’une lanceuse d’alerte. Ancienne ingénieure chef de produit chez Facebook, Frances Haugen a fait fuiter de nombreux documents internes, notamment au Wall Street Journal, et a accusé le groupe de “(choisir) le profit plutôt que la sûreté” de ses utilisateurs, dans un entretien diffusé par la chaîne CBS dimanche. Avant son départ de l’entreprise, en mai, Frances Haugen avait emporté avec elle de nombreux documents issus de recherches internes à l’entreprise et confiés notamment au Wall Street Journal.
Dans un article publié mi-septembre, le quotidien a révélé, sur la base de ces informations, que l’entreprise effectuait des recherches sur son réseau social Instagram depuis trois ans pour en déterminer les effets sur les adolescents. Les études évoquent notamment les liens entre le mythe du corps féminin idéal véhiculé par de nombreux contenus sur les réseaux et les risques pour la santé mentale des adolescentes complexées.
La lanceuse d’alerte est aussi revenue sur le scrutin présidentiel américain de novembre 2020, quand Facebook avait modifié ses algorithmes pour réduire la diffusion de fausses informations. Mais selon Frances Haugen, “dès que l’élection a été terminée”, le groupe les a reconfigurés comme avant, “pour donner la priorité à la croissance plutôt qu’à la sûreté“, a-t-elle soutenu dans son entretien à l’émission “60 Minutes”, sur CBS.
Elle doit être interrogée mardi par les élus américains lors d’une audition consacrée à l’impact de Facebook et Instagram sur les jeunes utilisateurs, une semaine après une longue séance de questions des sénateurs adressées à Antigone Davis, responsable de la sécurité et de l’enfance au sein de la firme.
A Wall Street, le cours de Facebook, déjà en baisse en début de séance, accélérait ses pertes et chutait de près de 6%.
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