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Pandémie, lettre volée et rôle méconnu des entreprises

Lire la chronique d' Amid Faljaoui Amid Faljaoui, directeur des magazines francophones de Roularta.

Parfois les choses les plus importantes sont invisibles à nos yeux – exactement comme dans le roman “la lettre volée” de l’écrivain Edgar Allan Poe.

L’évidence ne nous saute pas aux yeux, et l’évidence, c’est le rôle formidable joué par nos entreprises durant ces deux années de pandémie. Aujourd’hui encore, de par l’indexation automatique des salaires, les entreprises belges vont distribuer 11 milliards d’euros sous forme de pouvoir d’achat à leur salarié. Vous me direz que c’est sous la contrainte, que c’est le résultat de l’indexation des salaires à laquelle les entreprises ne peuvent pas se soustraire. C’est vrai, mais pour distribuer cet argent, encore fallait-il que ces entreprises survivent à l’arrêt complet de l’économie comme cela a été le cas durant les différents confinements. En ce début d’année, on découvre d’ailleurs que nos entreprises doivent aussi affronter l’absentéisme que leur impose le variant OMICRON et toute la désorganisation que cela implique. Elles font face aussi à la hausse de leur facture énergétique, et à une pénurie de produits et de main-d’oeuvre.

Malgré ces difficultés financières, nos entreprises se montrent résilientes. Avec le recul de ce début d’année, c’est en quelque sorte une piqure de rappel : sans l’inventivité et la rapidité de réaction du secteur privé, nous n’en serions pas là aujourd’hui. Je ne parle pas trop du vaccin, car je sais que cela irrite quelques personnes, mais aujourd’hui, les vaccins à base d’ARN messager ouvrent la porte au traitement d’autres maladies comme les démences, les affections cardiaques et le cancer. Et ce n’est pas Big Pharma qui est à l’origine de l’ARN messager mais deux “petites sociétés biotech”, l’une allemande BioNTech fondée par un couple de médecins turcs, et une société américaine Moderna dirigée par un français qui a dû quitter son pays faute de financement public adéquat. Je rappelle que lorsque les pouvoirs publics étaient en plein désarroi, qu’ils étaient pris au dépourvu, ce sont les entreprises qui se sont mobilisées pour mettre en place des applications digitales de traçage, pour acheminer des tests, produire du gel hydro-alcoolique, s’occuper de la logistique de vaccination et ne l’oublions pas, pour fournir… des masques !

Rappelons aussi que si une bonne partie de nos entreprises ne sont pas à l’arrêt, c’est grâce au numérique et à des entreprises comme Amazon, Bol.com, Zoom, Teams, Webex ou Deliveroo qui nous ont permis de continuer à vivre ou à travailler presque comme si de rien n’était ! Bien entendu, je ne dis pas que l’Etat n’a rien fait, ce serait injuste. Mais on le voit bien, la rapidité de réaction est du côté du privé. A cause des lobbys divers, à cause de la pression des médias, on le voit bien en Belgique ou en France, les gouvernements sont parfois dans l’incapacité de réformer un menu de cantine scolaire sans provoquer des manifestations. Dommage, car comme me le dit souvent un de mes amis, l’immobilisme n’empêche pas de faire un faux pas !

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